Pourquoi les filles inscrites en option maths fortes s'orientent vers des études à forte composante mathématique dans le supérieur ou, au contraire, s'en détournent ?

Abstract

Le présent mémoire s’intéresse aux aspirations scolaires et professionnelles des filles de 6e année secondaire, spécifiquement celles évoluant dans l'enseignement général de transition avec un fort volume horaire consacrée aux mathématiques (6 heures hebdomadaires min.). L’objectif principal de ce mémoire est de découvrir les raisons pour lesquelles ces jeunes femmes envisagent ou non de poursuivre vers des filières à forte composante mathématique dans l’enseignement supérieur. Dans un contexte où la question de l'égalité des genres est vue comme une préoccupation cruciale au sein de notre société depuis plusieurs années (OCDE, 2017) et malgré les initiatives déployées pour encourager cette égalité, les femmes demeurent sous-représentées dans certaines filières d'études, principalement celles qui touchent aux mathématiques (Berdargué et al., 2017). Ainsi, cette étude tentera, par le biais d’une approche qualitative, de comprendre et d’analyser les multiples facteurs qui influencent les aspirations de ces jeunes femmes.Ce choix méthodologique se justifie par la volonté d'apporter un éclairage différent sur la problématique, distinguant ainsi notre approche des nombreuses études quantitatives déjà effectuées dans ce domaine (ex. Jaegers, 2021). Nous interrogerons les participantes à l’aide d’entretiens semi-dirigés dans le but de comprendre plus finement le choix de celles qui décident de poursuivre vers des études à forte composante mathématique dans l’enseignement supérieur (étudiante 1) ou de celles qui, malgré un attrait pour les mathématiques en secondaire, y renoncent pour l’avenir (étudiante 2).De manière générale, notre guide d’entretien et nos analyses s’appuieront sur le modèle de l'expectancy value d'Eccles et Wigfield (2002) qui, en matière de choix d’orientation, reconnait l'existence de diverses influences tant celles issues de la sphère contextuelle dans laquelle évoluent les jeunes (ex. milieu culturel, relations interpersonnelles, antécédents de performances et d'événements...) que celles associées à la sphère personnelle (croyances motivationnelles individuelles).