Vivre l'obligation scolaire dès 5 ans : points de vue d'enfants et vécus de parents en Fédération Wallonie-Bruxelles

Abstract

L’enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles est passé de l’âge de six ans à l’âge de cinq ans en 2020, en ayant pour objectifs de réduire les inégalités sociales et d’augmenter les chances de réussite scolaire et sociale (Clerc-Georgy & Duval, 2022). Cette perspective soulève des enjeux positifs, tels que la possibilité de pallier les retards éducatifs de certains enfants avant leur entrée à l’école primaire (Little & Cohen-Vogel, 2016), la construction d’un capital social (Farrell et al., 2004) ainsi que l’apport démontré indispensable aux apprentissages scolaires futurs (Foulin, 2007; Gaussel, 2014). Néanmoins, cette scolarisation précoce peut entraîner des conséquences sur plusieurs aspects essentiels au développement global de l’enfant, notamment, en réduisant les méthodes d’apprentissage plus intuitives. De plus, cette anticipation augmente la place que l’école occupe dans les familles et accentue la pression sur les épaules des parents et des enfants. Ce phénomène peut également nuire à la considération du « care » dans l’environnement préscolaire, en privilégiant davantage les objectifs pédagogiques au détriment du bien-être et de l’épanouissement des enfants. Grâce à des entretiens compréhensifs (Kaufmann, 2016) menés auprès de parents et de leur enfant de cinq ans, ce mémoire vise à explorer les préoccupations des familles face à cette réforme. L’objectif est d’identifier les bénéfices perçus ainsi que les aspects problématiques liés à cette mesure. En complément, une attention particulière est accordée aux enfants eux-mêmes, afin de recueillir leur point de vue sur les changements ressentis entre la deuxième et la troisième maternelle, notamment en termes d’expériences, d’environnement et de place du jeu dans leur quotidien.