Évaluer l'abondance et la distribution de Macaca fascicularis dans le parc national de Bali Barat - Indonésie : comparaison méthodologique et analyse spatiale au service de la conservation

Abstract

Résumé : Notre époque se caractérise par une dégradation importante des milieux naturels entrainant une perte de la biodiversité via le déclin voire l’extinction locale des populations. Un suivi systématique des populations sauvages permet de connaître leur statut afin d’alimenter les stratégies de gestion et de conservation des espèces vulnérables. Les primates représentent un taxon particulièrement vulnérable parmi les mammifères. Cette étude s’inscrit dans le cadre des efforts visant à estimer l’abondance et mieux comprendre la distribution spatiale des populations de macaques à longue queue (Macaca fascicularis) en Asie du sud-est, une espèce récemment classée en danger, malgré sa nature synanthrope entrainant un biais de visibilité proche des infrastructures humaines. Cette étude se concentre sur la péninsule de Prapat Agung, dans le Parc National de Bali Barat en Indonésie, où m’espère n’a jamais été recensée auparavant. Pour ce faire, nous avons déployé plusieurs méthodes de recensement : les pièges photographiques, le distance sampling via des transects linéaires, le distance sampling via des points fixes, et enfin le distance sampling via des points aléatoires par inventaires routiers. Les objectifs de cette étude étaient (1) de comparer l’efficacité de ces différentes méthodes, en mesurant leur probabilité de détection des macaques et la fiabilité des estimations d’abondance et la densité de cette population, (2) identifier les variables environnementales influençant la distribution spatiale des macaques à longue queue sur la péninsule, et investiguer la préférence pour les lisières de forêts régulièrement rapportée pour cette espèce. Les résultats ont montré que les pièges photographiques sont une méthode efficace pour récolter rapidement des données sur la distribution des macaques. Leur présence a été confirmée sur l’ensemble des sites étudiés. Les pièges photographiques ont une meilleure capacité de détection par rapport aux autres méthodes testées. Concernant les variables environnementales, seul la distance par rapport aux infrastructures humaines s’est révélée significative, suggérant une abondance plus importante au fur et à mesure que l’on s’éloigne de celles-ci. Enfin nous n’avons pas trouvé d’évidences statistiques concernant la préférence de cette espèce pour les lisières de forêt, bien que la superficie restreinte de la zone explique probablement l’absence de résultat.