Quels sont les effets des agents anesthésiques sur l'administration de vasopresseurs et de fluides en chirurgie valvulaire aortique sous circulation extra-corporelle ?

Abstract

Cette étude rétrospective et monocentrique évalue les effets des agents anesthésiques, le propofol et le sévoflurane, sur l'administration de vasopresseurs et de fluides lors de la chirurgie de remplacement valvulaire aortique sous circulation extracorporelle (CEC). Au total, 150 patients répartis en deux groupes ont été analysés : propofol (n=31) et sévoflurane (n=119). Les patients du groupe propofol ont reçu significativement plus de fluides (872,09 [462,98-1042,05] mL/m²SC) par rapport au groupe sévoflurane (568,18 [259,13-965,66] mL/m²SC) (p=0,045). En revanche, les patients du groupe sévoflurane ont nécessité des doses plus élevées de noradrénaline (193,64 [80,94-417,91] µg/m²SC) que ceux du groupe propofol (112,21 [0-327,89] µg/m²SC) (p = 0,049). Aucune différence significative dans la durée de séjour en réanimation n'a été observée entre les deux groupes (p=0,661). Toutefois, la réintervention et la transfusion de globules rouges concentrés ont augmenté significativement la durée de séjour en réanimation de 1,16 jour (p = 0,042) et de 1,67 jour (p<0,001), respectivement. L'administration de plasma frais congelé était associée à une augmentation significative de la durée d'hospitalisation globale (p < 0,001), tandis qu'aucun autre facteur analysé dans notre étude n'a montré d'effet significatif dans le modèle ajusté. Ces résultats suggèrent que, bien que le sévoflurane réduise les besoins en fluides, il est associé à une utilisation accrue de noradrénaline, probablement en raison de son effet vasoplégiant. Les différences observées dans l'administration de fluides et de vasopresseurs ne semblent pas avoir d'impact direct sur la durée de séjour en réanimation ou à l'hôpital. Cette étude souligne l'importance d'une gestion individualisée des paramètres hémodynamiques pendant la chirurgie cardiaque. Des études prospectives multicentriques sont nécessaires pour confirmer ces résultats et en approfondir les implications cliniques.