Comment les enseignantes d'un groupe mixte de deuxième-troisième maternelle font-elles place au jeu de faire semblant dans leur classe en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Une étude de cas

Abstract

Le jeu de faire semblant suscite un vif intérêt dans le domaine de l’éducation. Selon Vygotsky (1967, cité par Bodrova & Leong, 2011), il constitue un élément crucial pour le développement de l'enfant. En effet, ce type de jeu favorise des compétences essentielles telles que l’autorégulation, l’intégration des émotions et de la pensée (Clerc-Georgy et al., 2020 ). Si l’intervention de l’adulte est indispensable pour soutenir le jeu des enfants (Bodrova & Leong, 2003), la manière dont elle se définit pour l’enrichir fait débat dans le domaine scientifique.

Ces dernières années, des réformes dans l’enseignement se sont opérées et une tendance mondiale à la scolarisation accrue dans l’éducation des jeunes enfants (0-6 ans) se manifeste opposant approche centrée sur le jeu et apprentissage scolaire (Garnier, 2020). Ceci entraîne une diminution et une dévalorisation du jeu dans les classes de divers systèmes éducatifs, notamment en Suisse (Clerc-Georgy et al., 2020), en France (Thouroude, 2011) et au Québec (Larivée & Terrisse, 2010, cités par Larivée et al., 2014). Qu’en est-il en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), système éducatif en pleine réforme (FW-B, 2020), marqué par l’abaissement de l'âge de la scolarité à cinq ans et l’introduction d'un nouveau référentiel ?

Ce mémoire vise à comprendre comment des enseignantes d’un groupe mixte de deuxième- troisième maternelle en FW-B font place au jeu de faire semblant dans leur classe. Il explore la manière dont ces professionnelles perçoivent ce jeu, ses usages et leur rôle d’adulte. Il s’appuie sur une étude de cas combinant trois méthodes de collecte de données : l’entretien semi-directif, l’observation non participante et l’entretien d’explicitation.