Validation et normalisation d'une tâche lexicale auprès d'enfants scolarisés en 3ème primaire

Abstract

Les recherches menées auprès d’enfants présentant des troubles lexicaux révèlent les répercussions que ceux-ci peuvent avoir sur leur développement, leur parcours scolaire et leur intégration dans la société (Armstrong et al., 2017 ; Psyridou et al., 2018). Afin de détecter et traiter ces difficultés, les logopèdes s’appuient sur des outils permettant d’évaluer l’étendue et la précision du stock lexical d’un individu. Toutefois, les tests existants présentent des limites, notamment en ce qui concerne leurs qualités psychométriques (Bouchard et al., 2009 ; Leclercq & Veys, 2014 ; Portney, 2020). Dans ce contexte, cette étude a pour objectif de combler le manque de tests fiables et valides d’un point de vue psychométrique. Pour ce faire, deux nouvelles tâches lexicales ont été créées : une tâche de dénomination et une tâche de désignation. Chaque tâche possède 33 items, identiques dans les deux épreuves. Afin de tester la validité et la fidélité de ces deux tâches, elles ont été administrées à 50 enfants de 3ème primaire. En plus de ces épreuves expérimentales, plusieurs tests langagiers standardisés ont été proposés aux participants afin, d’une part, d’exclure la présence d’un trouble développemental du langage et d’autre part, d’évaluer leur niveau lexical. L’objectif principal de cette recherche est d’analyser les qualités psychométriques des deux épreuves expérimentales en s’intéressant à la cohérence interne, à la validité concourante et à la distribution des données. Un second objectif est d’établir des normes de référence (moyennes, écart-types et percentiles) pour les enfants scolarisés en 3ème primaire. Les résultats indiquent une bonne cohérence interne pour les deux épreuves expérimentales, avec des coefficients élevés. La validité concourante est également confirmée : les tâches corrèlent positivement avec des tests normés et valides. Concernant la distribution des données, celles de la tâche de dénomination suivent une distribution normale, tandis que la tâche de désignation présente une asymétrie positive. Aucun effet plafond ou plancher n’a été observé, renforçant ainsi le pouvoir discriminant des épreuves. En conclusion, les résultats obtenus indiquent de bonnes qualités psychométriques pour les deux nouvelles tâches lexicales. Celles-ci peuvent constituer une alternative pertinente aux outils existants pour évaluer le lexique chez les enfants de 3ᵉ primaire, et offrent des perspectives intéressantes pour une future adaptation en version dynamique.