Précarité hydrique en mileu universitaire : cas du quartier estudiantin Bonas de l'Université de Yaoundé 1

Abstract

Ce mémoire porte sur la précarité hydrique en milieu universitaire à travers une étude de cas relative au quartier Bonas situé aux alentours de l’université de Yaoundé 1. L’objectif de ce travail est de montrer l’impact des difficultés d’accès à l’eau potable au sein de ce quartier sur le cursus académique et la qualité de vie des étudiants. Pour y parvenir, une enquête a été menée auprès de 300 ménages vivant à Bonas ainsi qu’un sondage auprès de 24 étudiants vivant en famille. En complément, des entretiens directs ont été faits auprès de la CAMWATER, la société de production et de distribution de l’eau potable, et du centre médico-social de l’université de Yaoundé 1. Les résultats de cette étude montrent que l’accès à l’eau potable est un défi majeur aussi bien pour les ménages d’étudiants à Bonas que ceux vivant en famille. A Bonas par exemple seulement 16% des ménages s’approvisionnement auprès de la CAMWATER contre 42% des ménages composés d’étudiants vivant en famille, en dehors de Bonas. Face aux difficultés de souscrire à un abonnement à la CAMWATER, les étudiants, essentiellement ceux de Bonas, se tournent vers d’autres ressources d’eau non conventionnelles (forages, puits) de qualité souvent médiocre. Les résultats des analyses d’eau cités dans cette étude confirment une contamination fécale des eaux de consommation dans le quartier de Bonas où 93% des ménages affirment que la consommation des eaux est une source de maladies contre 55% chez les étudiants vivant en famille. Mais la précarité hydrique touche l’ensemble des étudiants, tant à Bonas qu’ailleurs, avec des conséquences aussi bien sur la santé des étudiants que sur leurs résultats académiques. 70% des étudiants de Bonas et 50% des étudiants vivant en famille estiment que la précarité hydrique perturbe leur cursus universitaire. Ces étudiants se trouvent confrontés à des échecs scolaires, des abandons d’étude, des retards aux cours ou aux examens, une perte de temps liés aux files d’attente lors de la corvée eau. Ce travail souligne la nécessité de renforcer les infrastructures d’accès à l’eau dans les zones universitaires, et recommande une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des étudiants dans les politiques publiques.