Comment les instituteurs primaires débutants en FWB¿ expérimentent-ils leur insertion professionnelle ¿face à l'instabilité du marché du travail ?

Abstract

Ce mémoire porte sur l’insertion professionnelle des instituteurs primaires débutants en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), dans un contexte d’instabilité marqué par des remplacements fréquents et l’absence d’affectation stable. Cette problématique est d’autant plus préoccupante que 35,6 % des enseignants débutants quittent la profession dans les cinq premières années, dont 19 % dès la première (Delvaux et al., 2013 ; Goethals, 2019). Ces chiffres s’inscrivent dans une tendance internationale (Karsenti et al., 2013 ; Desmeules & Hamel, 2017) et témoignent d’un défi majeur pour les politiques éducatives.

À travers une étude qualitative menée auprès de plusieurs enseignants novices, ce travail analyse les impacts de cette instabilité : précarité contractuelle, mobilité géographique, isolement, surcharge de travail, mais aussi opportunités de développement telles que la diversité des contextes et l’acquisition rapide de compétences d’adaptation (Louvet, 1988 ; De Stercke et al., 2010 ; Lothaire, 2021). L’analyse met également en lumière les limites des dispositifs de soutien existants (Beckers et al., 2006 ; Mukamurera & Giguère, 2018) et la complexité du système de nomination en vigueur (Fettweis, 2018 ; Lothaire, 2021).

Enfin, ce mémoire discute les perspectives offertes par la réforme annoncée pour 2027, prévoyant l’introduction de contrats à durée indéterminée (CDI) pour les enseignants débutants (Catteau, 2024 ; Les Engagés, 2024), et interroge son potentiel à améliorer la stabilité de carrière. En contribuant à combler un manque dans la littérature francophone, notamment pour l’enseignement primaire, cette recherche vise à éclairer les décideurs sur les enjeux actuels de rétention et de professionnalisation dans un système en mutation.