L'utilisation des bases de données cadastrales dans l'étude de la densification et de son acceptabilité

Abstract

Depuis l’émergence du concept de développement durable à la fin du 20ème siècle, de nombreux chercheurs insistent sur la nécessité de densifier les tissus résidentiels existants, en soulignant les nombreux bienfaits d’une densification maitrisée. Toutefois, la mise en oeuvre de projets de densification se heurte fréquemment à des oppositions et conflits. Dès lors, des chercheurs étudient le processus d’acceptabilité de la densification, en s’appuyant généralement sur des déclarations de parties prenantes. Ce mémoire propose une approche complémentaire et cherche à étudier la densification résidentielle et son acceptabilité à partir de données cadastrales, en prenant comme terrain d’étude la province de Liège et son évolution entre 2010 et 2021. Cette recherche développe une méthodologie de traitements des données cadastrales afin d’identifier des opérations de création de logements, de mesurer l’évolution de la densité résidentielle et de tester l’influence de trois facteurs (valeurs foncières, revenus et densité résidentielle nette initiale) sur l’intensité de la densification et de son acceptabilité. Les résultats montrent que, si les opérations de création de logements unifamiliaux sont plus nombreuses, la majorité des logements créés sont des logements collectifs. Les résultats de modèle de régression linéaire démontrent l’effet positif et significatif des valeurs foncières sur l’intensité de la densification résidentielle. Quant aux effets des revenus et des densités initiales, ils s’avèrent non significatifs. Par ailleurs, la recherche apporte également des observations complémentaires sur les limites de l’utilisation des données cadastrales dans des études géographiques, la qualité variable de ces données (manquements, valeurs aberrantes) affectant la robustesse de l’analyse. Pour compléter cette recherche, il serait intéressant d’effectuer une analyse de cas de projets de densification, identifiés à l’aide des données cadastrales, afin d’approfondir la compréhension du processus complexe d’acceptabilité de la densification, en vue d’une planification plus durable du territoire.

Since the emergence of the concept of sustainable development at the end of the 20th century, many researchers have emphasized the need to densify existing residential areas, highlighting the many benefits of controlled densification. However, the implementation of densification projects frequently comes up against opposition and conflict. As a result, researchers are studying the process of densification acceptability, usually based on stakeholder statements. This thesis proposes a complementary approach and seeks to study residential densification and its acceptability based on cadastral data, using the province of Liège (Wallonia) as a study area and its evolution between 2010 and 2021. This research develops a methodology for processing cadastral data in order to identify housing creation operations, measure changes in residential density and test the influence of three factors (land values, income and initial net residential density) on the intensity of densification and its acceptability. The results show that, while single family dwellings are more numerous, the majority of dwellings created are multi family units. The results of linear regression models demonstrate the positive and significant effect of land values on the intensity of residential densification. The effects of income and initial density were found to be insignificant. The research also provides additional observations on the limitations of using cadastral data in geographical studies, as the variable quality of these data (gaps, outliers) affects the robustness of the analysis. To complete this research, it would be interesting to carry out a case study of densification projects, identified using cadastral data, in order to deepen our understanding of the complex process of densification acceptability, with a view to more sustainable land planning.