Un détour des cinéastes, au cœur du brouillage des frontières entre cinéma et art contemporain. Le cas de Chantal Akerman

Abstract

Dès la fin des années 1980 et le début des années 1990, un phénomène est attesté dans le milieu de l’art contemporain ; celui-ci accueille désormais le cinéma sous ses multiples mutations. Parmi celles-ci, nous voyons l’apparition des cinéastes dans le champ de l’exposition muséale : ces derniers sont invités à ou choisissent de se tourner vers l’exposition de sorte, à la manière de plasticiens, à créer des œuvres installées. Entre exploration plastique de l’espace tridimensionnel et reprise de ses images de cinéma, la pratique de la cinéaste Chantal Akerman semble alors témoigner de ce phénomène plus global et en révéler singulièrement les raisons et enjeux. Une analyse de la pratique plastique de cinéastes s’apparentant eux aussi à ce phénomène ainsi qu’une analyse de celle d’Akerman nous permit d’en dresser les contours et de soulever les questions majeures que révèle le phénomène. Ce travail fut également l’occasion d’engager des recherches sur les raisons les plus pragmatiques d’un tel détour, comprenant des questions économiques et de visibilité, éléments qui ne sont encore que peu étudiés.