Mémoire de fin d'études: Ventiler naturellement les lieux d'enseignement : Implications architecturales et enjeux sociotechniques

Abstract

Le phénomène est bien documenté dans le domaine de la sociologie, mais aussi bien connu des architectes : la mise en œuvre des politiques environnementales, en particulier énergétiques, dans le secteur de la construction a favorisé la technicisation des bâtiments. Notamment, elle a renforcé le recours à la ventilation mécanique contrôlée (VMC), présentée comme un équipement indispensable au bon fonctionnement des bâtiments dits « performants ». En parallèle, l’intérêt pour le low-tech a gagné du terrain dans le domaine de l’architecture et au-delà. Se sont ainsi développées des productions architecturales proposant des voies alternatives aux logiques technico-centrées, notamment en matière de ventilation.

Ce travail de fin d’études analyse des bâtiments d’enseignement énergétiquement efficients et ventilés naturellement, en croisant la théorie de l’acteur-réseau, le concept « d’innovation par retrait » et la recherche par le projet. Il poursuit plusieurs objectifs : - Il s’agit de comprendre en quoi la ventilation naturelle participe à « faire architecture », en analysant les implications spatiales et matérielles à l’œuvre ; - Considérer ces projets comme des espaces d’expérimentation, dans lesquels se jouent des tentatives de reformulation de la construction éco-responsable, il s’agit de rendre compte du processus de conception, en insistant sur les innovations à l’œuvre, les difficultés rencontrées et les stratégies déployées pour les surmonter.

La première partie de ce travail repose sur l’analyse de quatre cas d’étude, mêlant entretiens semi-directifs et analyses documentaires. Un système de ventilation naturelle adapté au futur bâtiment de la Faculté d’Architecture de l’Université de Liège a été développé sur la base des enseignements tirés de ces analyses.