Thesis, COLLÉGIALITÉ, FRANZEN Rachelle

Abstract

Le cancer du col de l’utérus est environ quinze fois plus fréquent que les cancers du vagin ou de la vulve associés au papillomavirus humain (HPV), ce qui soulève une question centrale : pourquoi cette one est-elle particulièrement vulnérable à l’infection et à la progression vers un cancer ? Ce travail tente d’apporter des éléments de réponse en explorant le rôle potentiel des mucines, en particulier MUC1 et MUC4, dans la susceptibilité du col à l’infection par le HPV et dans l’évolution des lésions pré-cancéreuses vers le carcinome épidermoïde. Le choix de ces mucines s’est appuyé sur les résultats d’une analyse protéomique réalisée préalablement par le laboratoire d’accueil qui a révélé une forte différence d’expression de MUC1 et MUC4 entre des lésions de haut grade présentes au niveau du vagin/vulve et du col de l’utérus. Une cohorte de 378 patients atteints de lésions intraépithéliales squameuses de bas grade (LSILs) a, tout d’abord, été collectée. Nous avons ensuite fait l’intéressante observation que l’expression de MUC1 dans les LSILs est associée à un risque de progression multiplié par 2.19 et à une réduction significative des probabilités de régression. L’hypothèse posée est que les mucines modifieraient la cinétique d’entrée virale. Afin d’investiguer cette théorie, des populations exprimant ou n’exprimant pas les mucines ont été isolées à partir des lignées cellulaires cancéreuses SiHa, CaSki et C4-II. Les tris cellulaires ont permis d’isoler des sous-populations plus ou moins « riches » en mucines, posant les bases d’un modèle cellulaire représentatif des lésions pré-cancéreuses. L’entrée virale a été mesurée à l’aide d’une sonde pHrodo directement couplée aux particules virales, afin d’évaluer l’impact des mucines dans les premières étapes de l’infection. Les résultats suggèrent que la présence de mucines ne favoriserait pas l’infection, mais pourrait, au contraire, la ralentir, orientant les réflexions vers d’autres mécanismes. En conclusion, ce travail met en lumière une association entre mucines et progression des lésions. Si l’hypothèse initiale selon laquelle les mucines faciliteraient l’entrée du virus est remise en question, d’autres pistes émergent, notamment celle d’un rôle barrière des mucines, qui pourraient limiter la reconnaissance immunitaire et ainsi favoriser la persistance virale.