Travail de fin d'études[BR]- Travail de recherche personnel[BR]- Travail d'expertise interdisciplinaireDynamique paysagère de la forêt classée de Mbao (Sénégal) : impacts climatiques et anthropiques et perspectives de gestion durable

Abstract

La Forêt Classée de Mbao, à l’instar des autres forêts du Sénégal est confrontée à un phénomène de dégradation, sous l’influence de facteurs environnementaux. Dans ce contexte, une compréhension de la dynamique de la végétation et des facteurs de dégradation est nécessaire pour assurer une gestion durable de cet écosystème. Cette étude a pour objectif de contribuer à une compréhension de l’évolution du paysage de la forêt sur les trois dernières décennies, afin de proposer une stratégie de gestion durable. Elle s’appuie sur des images satellitaires multispectrales de Landsat, des données pluviométriques et d’enquête collectées auprès de 145 personnes. Les images ont été utilisées pour la classification supervisée afin d’analyse l’évolution des classes d’occupation du sol. Les valeurs du NDVI ont été extraites puis soumises au test de Mann-Kendall afin de détecter les tendances dans la série temporelle du NDVI. Les perceptions sur les facteurs de dégradations ont été analysées à travers le calcul des taux de réponse et des valeurs consensuelles. Les résultats montrent que la végétation dense a fortement diminuée au profit de la végétation clairsemée et des sols nus. En effet, le taux de changement de la couverture végétale entre 1988 et 2024 a mis en évidence une forte progression des sols nus (+1733,09%) et de la végétation clairsemée (+56,81%). En revanche, une régression de la végétation dense (-78,83%), et des infrastructures et bâtis (-11,94%) ont été observée. La FCM est perçue comme occupé anarchiquement (44,88%), très dégradée (44,09%) et fragmentée (41,73%). Ce phénomène est dû selon les enquêtés à l’intensification de la culture maraichère (54,03%) à l’intérieur de la forêt. En outre, les installations anarchiques (67,74%) et la pression foncière (60,48%) sont à l’origine de la fragmentation du paysage forestier. La régression linéaire montre une relation significative et positive entre le NDVI et la pluviométrique (R²=0,37), indiquant que 37% de la variation du NDVI est expliquée par les précipitations. La part non attribuable aux précipitations est liée à d’autres facteurs, notamment les activités humaines qui semblent y avoir un impact considérable. Le plan d’aménagement présente un niveau de mise en œuvre relativement satisfaisant. Toutefois, il semble être inadapté aux enjeux actuels.

The Mbao Classified Forest, like other forests in Senegal, is facing degradation due to environmental factors. In this context, an understanding of vegetation dynamics and degradation factors is necessary to ensure sustainable management of this ecosystem. The aim of this study is to contribute to an understanding of how the forest landscape has changed over the last three decades in order to propose a sustainable management strategy. It is based on Landsat multispectral satellite images, rainfall data, and survey data collected from 145 people. The images were used for supervised classification to analyze changes in land cover classes. NDVI values were extracted and then subjected to the Mann-Kendall test to detect trends in the NDVI time series. Perceptions of degradation factors were analyzed by calculating response rates and consensus values. The results show that dense vegetation has greatly decreased in favor of sparse vegetation and bare land. Indeed, the rate of change in vegetation cover between 1988 and 2024 showed a sharp increase in (+1733.09%) and sparse vegetation (+56.81%). On the other hand, a decline in dense vegetation (-78.83%) and infrastructure and buildings (-11.94%) was observed. The FCM is perceived as being occupied in an unregulated manner (44.88%), highly degraded (44.09%) and fragmented (41.73%). According to respondents, this phenomenon is due to the intensification of market gardening (54.03%) within the forest. In addition, uncontrolled settlements (67.74%) and land pressure (60.48%) are causing the fragmentation of the forest landscape. Linear regression shows a significant and positive relationship between NDVI and rainfall (R²=0.37), indicating that 37% of the variation in NDVI is explained by precipitation. The portion not attributable to rainfall is linked to other factors, particularly human activities, which appear to have a considerable impact. The management plan has been implemented to a relatively satisfactory degree. However, it appears to be ill-suited to current challenges.