How are the activity patterns of woolly monkeys ([i]Lagothrix lagotricha[/i]) influenced by weather conditions? A short-term study in the Natural Reserve of the Botanical Garden of La Macarena (Meta), Colombia

Abstract

Les forêts tropicales connaissent de forte variabilité météorologique, pouvant affecter la physiologie et l’écologie des espèces. Chez les primates néotropicaux, les fluctuations de température et de précipitations modifient les besoins énergétiques, le bilan hydrique et les contraintes de thermorégulation, les amenant à ajuster leur comportement. Cependant, les réponses comportementales à ces fluctuations à court terme restent encore mal connues. Cette étude explore pour la première fois les réponses comportementales à court terme du singe laineux (Lagothrix lagotricha) face à la variabilité météorologique dans une forêt tropicale humide fragmentée de l’Amazonie colombienne. À l’aide du scan sampling instantané, nous avons collecté 320 heures de données comportementales sur 16 individus identifiés entre février et mai 2024. Les données horaires de température et de précipitations ont été obtenues via la plateforme Meteoblue. Nous avons examiné les effets de la température, des précipitations et de leur interaction sur le déplacement, le repos, l’alimentation, les interactions sociales et l’utilisation verticale de la canopée. Nos résultats ont montré que la température était positivement corrélée à l’augmentation des déplacements et à l’occupation des strates supérieures de la canopée, tandis qu’elle était négativement corrélée au repos. Les précipitations, quant à elles, n’ont montré aucun effet détectable ni sur l’utilisation des strates ni sur les comportements étudiés, hormis une corrélation positive avec les interactions sociales lorsque température et pluie augmentaient simultanément, un résultat qui reste toutefois hautement incertain. Ces observations suggèrent Lagothrix lagotricha semble peu contraint par les températures rencontrées (23–31 °C) et les précipitations observées (≤ 2,9 mm/h), potentiellement grâce à l’accès à des microclimats favorables offerts par le couvert forestier dense, et/ou à l’existence d’effets seuils en deçà desquels l’activité n’est pas limitée. Toutefois, plusieurs limites méthodologiques, notamment la courte durée du suivi, l’échantillonnage d’un seul groupe et la faible variabilité météorologique observée, ainsi que le manque de mesures fines sur les microclimats empêchent d’identifier précisément les mécanismes sous-jacents à cette tolérance apparente. Des études couvrant une plus large gamme de conditions météorologiques, menées sur plusieurs groupes et à différents sites, en intégrant des mesures microclimatiques fines seront nécessaires pour déterminer si L. lagotricha présente une plasticité comportementale face à l’intensification des pressions météorologiques dans les forêts amazoniennes