Mémoire

Abstract

La taille corporelle est un paramètre écologique crucial, et est fondamentale dans notre compréhension des organismes, actuels ou éteints. Les éosauroptérygiens, un clade de reptiles aquatiques du Mésozoïque, émergent dans le registre fossile dès le Trias inférieur, et se diversifient rapidement, que ce soit sur le plan taxonomique ou écologique. Le clade est connu pour avoir évolué par une large gamme de taille corporelle, ainsi que par des morphologies et des styles de nage uniques dans l’histoire de la vie. Cependant, de nombreux taxons demeurent actuellement connus à partir de fossiles relativement fragmentaires, ne fournissant au mieux qu’une indication approximative de leur taille. Jusqu’ici, seul quelques proxies de longueur corporelle totale ont été évalués, spécifiquement pour les formes du Trias, et reposent sur des éléments squelettiques relativement limités et difficilement applicables à un grand nombre de spécimens. Dans ce contexte, nous avons testé la robustesse de 21 mesures linéaires, échantillonnant à la fois des éléments squelettiques relatifs au crâne et aux squelettes axiaux (cou, tronc, queue, centrums vertébraux) et appendiculaires (e.g. humérus, radius, fémur) de spécimens complets, dans l’objectif de fournir des équations pour prédire la taille totale des principaux clades d’éosauroptérygiens. Nous montrons que plusieurs éléments osseux des squelettes axiaux et appendiculaires sont de solides prédicteurs de la taille éosauroptérygiens du Trias. Nous montrons également que l’importante disparité morphologique chez les plésiosaures a rendu l’identification de proxies plus laborieuse chez ces derniers, particulièrement au sein de Plesiosauroidea. Cette contrainte a notamment mis en évidence l’intérêt d’évaluer la performance de nos proxies à prédire spécifiquement la longueur du tronc. Ce segment anatomique a la particularité de concentrer l’essentiel de la masse corporelle des éosauroptérygiens, constituant ainsi une alternative pertinente à la longueur corporelle totale.