Étude de l'écologie trophique de Paretroplus polyactis de Madagascar

Abstract

Ce mémoire a pour cadre le projet « Masovoatôka », une collaboration belgo-malagasy dirigée par le Pr. Bruno Frédérich et le Dr. Gaëtan Tsiresy, respectivement coordinateurs Nord et Sud. Il prend place à Madagascar, dans la province de Toamasina, qui abrite l’espèce d’intérêt : Paretroplus polyactis, un Cichlidae endémique de la région Nord-Est de l’île. La finalité du projet est d’enrichir les connaissances sur l’écologie de cette espèce jusqu’à présent très peu étudiée, afin de potentiellement développer de l’aquaculture. L’objectif principal de ce mémoire s’inscrit dans l’une des premières étapes de ce projet : décrire l’écologie trophique de Paretroplus polyactis. Ce travail a été réalisé dans le laboratoire de systématique et diversité animale, encadré par Pr. Loïc Michel et Pr. Bruno Frédérich durant l’année académique 2024-2025. Trois objectifs distincts ont été définis, le premier visait à établir le régime alimentaire de P. polyactis. Après analyse des contenus stomacaux et des statistiques associées, il s’est révélé être omnivore à tendance molluscivore. Le deuxième objectif consistait à déterminer dans quelle mesure certains facteurs influencent son écologie trophique. Pour ce faire, deux zones d’échantillonnage distinctes ont été sélectionnées sur base de leurs conditions environnementales différentes et de la présence avérée de l’espèce d’intérêt. Le premier site, Marofinaritra, est un estuaire proche de l’Océan Indien. Le deuxième, Rantabe, est situé dans une lagune. Les différences entre ces deux écosystèmes, associées à des facteurs environnementaux, influencent la dynamique et l’écologie trophique des populations locales, dont celle de Paretroplus polyactis. Le dernier objectif visait à évaluer l’éventuel recouvrement de niches isotopiques entre le P. polyactis et des Cichlidae reconnus comme invasifs tels qu’Oreochromis niloticus. Malgré le potentiel recouvrement observé à travers les valeurs de δ13C et δ15N, le terme « compétition » n’a pas pu être retenu dans ce cas précis. Ces résultats ont permis d’établir le régime de Paretroplus polyactis, sa potentielle place dans le réseau trophique dulçaquicole malagasy ainsi que ses interactions avec d’autres membres de la famille des Cichlidae. Cet apport en connaissances pourrait permettre la mise en place de stratégies de conservation locale ainsi que le développement éventuel d’un projet d’aquaculture de cette espèce unique.