Impact des éléments-traces métalliques sur les communautés de fourmis en Wallonie

Abstract

[fr] Suite à la révolution industrielle, les activités humaines deviennent des sources importantes d’éléments-traces métalliques (ETM) dans l’environnement, perturbant ce dernier et menant à la formation d’habitats particuliers appelés pelouses calaminaires. Les sites calaminaires ainsi formés sont des habitats thermophiles, plutôt ouverts et à substrat toxique qui favorisent certaines espèces animales. C’est le cas des fourmis qui présentent une résistance importante aux ETM et qui sont essentielles pour une multitude d’écosystèmes. Cependant, leur diversité dans les sites calaminaires est encore peu étudiée et l’influence des ETM sur les fourmis est encore méconnue en Belgique. Ainsi, les objectifs de ce mémoire sont : 1) de déterminer la diversité des communautés de fourmis présentes au sein de six sites calaminaires et un site pauvre en ETM de la région wallonne, 2) de déterminer les concentrations en ETM au sein du sol et des ouvrières de Lasius niger présentes au sein des différents sites, 3) d'examiner les effets des ETM sur les communautés de fourmis des différents sites.

Au total, 19 espèces réparties en 491 colonies ont été identifiées, correspondant à 22,09% de la diversité de Belgique. 6 sites calaminaires (l’Île aux corsaires, la lande de Mehagne, la lande de Ninane, le Rocheux, la réserve de Sclaigneaux et la lande de Streupas) et 1 site non-riche en ETM (la réserve de l’Escaille) ont été échantillonnés à l’aide d’un aspirateur à insecte. Les communautés de fourmis entre les sites sont toutes différentes les unes des autres à l’exception de celles du Rocheux et de Sclaigneaux. Elles sont également toutes prédominées par un faible nombre d’espèces ubiquistes à l’exception de Corsaires où elles sont plutôt homogènes. Les concentrations en ETM dans le sol et les ouvrières de Lasius niger varient selon l’élément et le site étudié mais les éléments les plus concentrés sont le fer, le zinc et le plomb dans les deux. Les concentrations dans le sol en ETM permettent d’expliquer 48,12% de la variabilité des communautés de fourmis dans les sites.