Mémoire

Abstract

La ville de Bukavu, située à l’est de la République démocratique du Congo, fait face à d’importantes catastrophes liées à des aléas naturels tels que des glissements de terrain, des séismes et des inondations. Dans un contexte de rareté de données, une enquête de terrain organisée en 2018 a permis de récolter des données démographiques, socio-économiques et de perception du risque auprès des populations locales. Ce travail exploite ces données afin d’évaluer la vulnérabilité sociale à ces aléas naturels à travers deux indices : SoVI (Social Vulnerability Index), complexe et inductif, et OVI (Operational Vulnerability Index), plus simple et déductif. Les indices ont été calculés à l’échelle des zones morphologiques, puis comparés aux résultats obtenus lors d’une enquête relativement similaire menée en 2014. Spatialement, les analyses révèlent que la vulnérabilité sociale tend à augmenter à mesure que l’on s’éloigne des quartiers centraux et historiques vers les zones périphériques et plus rurales. Temporellement, entre 2014 et 2018, la vulnérabilité sociale s’est accentuée dans les zones déjà les plus vulnérables, tandis qu’elle a diminué dans celles initialement les moins vulnérables. Sur le plan méthodologique, la comparaison entre les indices SoVI et OVI met en évidence des tendances spatiales et temporelles globalement cohérentes malgré quelques nuances locales. De manière générale, l’utilisation d’indices de vulnérabilité sociale constitue un outil pertinent pour identifier les zones prioritaires et orienter les stratégies de gestion des risques face aux aléas naturels.

The city of Bukavu, located in the east of the Democratic Republic of the Congo, faces major disasters related to natural hazards such as landslides, earthquakes, and floods. In a context of data scarcity, a field survey conducted in 2018 collected demographic, socioeconomic, and risk perception data among local populations. This study uses these data to assess social vulnerability to these natural hazards using two indices: SoVI (Social Vulnerability Index), which is complex and inductive, and OVI (Operational Vulnerability Index), which is simpler and deductive. The indices were calculated at the morphological zone level and then compared with the results obtained in a relatively similar survey conducted in 2014. Spatially, the analyses reveal that social vulnerability tends to increase with distance from central and historic neighborhoods towards the peripheral and more rural areas. Temporally, between 2014 and 2018, social vulnerability increased in areas that were already the most vulnerable, while it decreased in those that were initially the least vulnerable. Methodologically, the comparison between the SoVI and OVI indices highlights broadly consistent spatial and temporal trends, despite some local variations. In general, the use of social vulnerability indices is a useful tool for identifying priority areas and guiding risk management strategies in the face of natural hazards.