Mémoire

Abstract

Dans un contexte connu de réchauffement climatique, cette étude analyse l’évolution structurelle des saisons à travers une analyse rétrospective sur la période 1971-2020 et une analyse prospective pour la fin du siècle (2071-2100). L’objectif est d’évaluer l’évolution de la période et de la durée des saisons estivale et hivernale. L’hiver est défini par le 25e percentile et l’été par le 75e percentile des températures, permettant ainsi une définition indépendante du calendrier traditionnel des saisons. L’analyse s’est concentrée sur le territoire belge à partir du cas d’Uccle et de cinq autres villes : Ostende, Mont Rigi, Kleine-Brogel, Liège et Arlon, afin d’évaluer l’influence des caractéristiques géographiques sur les saisons. Les données proviennent du modèle atmosphérique régional MAR et des projections climatiques selon le scénario SSP3-7.0 issues de quatre modèles climatiques EC3, IPL, MIR et MPI. Les températures moyennes journalières ont été corrigées par le retrait de la tendance au réchauffement (par la pente). L’analyse rétrospective révèle qu’à partir du milieu des années 1980, l’été s’est progressivement allongé tandis que l’hiver s’est raccourci. Ces changements s’accompagnent de modifications dans les dates de début : l’hiver tend à se produire plus tôt dans l’année, tandis que l’été débute plus tard en première partie de période puis plus précocement en fin de période. L’analyse prospective montre que ces tendances s’accentueraient d’ici la fin du siècle. L’été prendrait une place plus importante dans le calendrier annuel, au détriment de l’hiver, qui se condenserait sur une durée plus courte. Les deux saisons auraient également tendance à commencer plus tardivement dans l’année, particulièrement l’hiver. La comparaison entre les différentes villes met en évidence des variations relativement homogènes. Seule la proximité de la mer a un impact : l’influence maritime modifie la répartition des saisons, entraînant une variation marquée des périodes les plus chaudes et les plus froides par rapport au reste du territoire. Enfin, l’étude souligne que le réchauffement climatique n’explique pas à lui seul l’évolution de la saisonnalité : des facteurs climatiques locaux et la variabilité naturelle interviennent également, notamment pour l’été.