Travail de fin d'études

Abstract

Ce mémoire analyse l’impact croissant de l’usage des données numériques sur la gouvernance des politiques de mobilité en Wallonie. Dans un contexte de transition numérique et de montée en puissance des dispositifs de collecte, traitement et visualisation de données, cette recherche interroge les transformations que ces outils induisent dans les relations entre acteurs publics et privés, dans les modes de décision et dans les cadres institutionnels. À travers une revue de la littérature mobilisant les travaux sur la gouvernance par la donnée, l’analyse des politiques publiques de mobilité et des enjeux éthiques, techniques et démocratiques qui y sont associés, l’étude met en évidence les apports mais aussi les limites de cette « datafication » de l’action publique. La recherche repose sur une approche qualitative combinant analyse documentaire et entretiens semi-directifs auprès d’acteurs wallons de la mobilité (administrations, opérateurs de transport, bureaux d’études, etc.). Les résultats montrent que les données ne se limitent pas à un rôle technique : elles deviennent des instruments stratégiques pour diagnostiquer, planifier, gérer et légitimer les choix publics. Leur intégration croissante modifie les rapports de pouvoir, crée de nouvelles asymétries entre acteurs et territoires, et pose des défis en matière d’interopérabilité, de transparence, de souveraineté ou de représentation. Si elles offrent des opportunités indéniables pour améliorer l’efficacité et la coordination, leur utilisation soulève aussi des tensions entre rationalité technocratique et légitimité démocratique. Ce travail contribue à éclairer la manière dont les données numériques reconfigurent aujourd’hui la fabrique des politiques de mobilité en Wallonie, et à identifier les conditions pour une gouvernance ouverte, éthique et inclusive à l’ère du numérique.