L'influence de la mobilisation des qualités subjectives des ouvriers sur leur besoin de reconnaissance : étude de cas au sein du service production UHT chez SOLAREC SA à Libramont-Chevigny

Abstract

Ce travail analyse l’impact de l’automatisation sur le besoin de reconnaissance des ouvriers du service UHT chez SOLAREC SA, à la suite de l’introduction de nouvelles machines. À partir d’une démarche qualitative fondée sur des entretiens semi-directifs, il met en évidence que, si les gestes techniques complexes et la maîtrise du process de stérilisation ne sont plus requis, le travail reste exigeant par la mobilisation quotidienne de qualités subjectives (vigilance, anticipation, réactivité) constitutives d’une autre forme de technicité. Or, ces compétences, bien que centrales pour la performance, sont ignorés les dispositifs formels d’évaluation, créant un décalage entre le travail réel et sa valorisation. Ce manque de reconnaissance nourrit un besoin orienté vers l’employeur et s’articule autour d’une double aspiration : reconnaissance de conformité, pour légitimer l’appartenance à l’entreprise, et reconnaissance de distinction, pour valoriser les compétences singulières. L’étude souligne la nécessité de repenser les pratiques d’évaluation et la place de l’humain dans les organisations productives contemporaines.