Test de l'efficacité de l'imagerie mentale sur l'engagement dans des activités planifiées

Abstract

Contexte : Ce mémoire évalue si l’ajout d’imagerie mentale au moment de la planification d’activités, dans un cadre d’activation comportementale, améliore l’engagement effectif chez des adultes présentant une symptomatologie dépressive et entraine des bénéfices cliniques (activation, dépression, anhédonie…). L’hypothèse principale était que l’imagerie mentale renforcerait l’engagement dans les activités planifiées au-delà d’une planification structurée avec auto-monitoring et suivi téléphonique. Méthodologie : Deux conditions parallèles ont été comparées : une condition contrôle avec planification structurée, carnet de bord et appel de suivi, et une condition « activités planifiées avec ajout d’imagerie mentale » reprenant ces éléments auxquels s’ajoutaient des exercices quotidiens guidés. Les évaluations ont été réalisées en laboratoire pour les temps 1 et 2 puis en ligne au temps 3. L’échantillon, de taille modeste, a été recruté dans la population générale présentant des symptômes dépressifs. Résultats : Aucun avantage global de l’imagerie mentale n’a été observé à court terme sur l’engagement dans les activités planifiées. Des effets du temps importants, communs aux deux groupes, indiquent une amélioration au sein des échelles et sous-échelles passées par les participants aux trois moments. Des effets ponctuels apparaissent toutefois du côté des activités plaisantes dans la condition avec imagerie, suggérant une modulation ciblée de processus motivationnels. Pour les activités à valence négative, aucun effet bénéfique de l’imagerie mentale n’a été observé. Par ailleurs, la vivacité des images serait associée aux capacités hédoniques, sans lien parallèle avec les affects positifs globaux. Conclusion : Dans un dispositif rendant les deux conditions actives, l’imagerie mentale ne produirait pas d’effet global supplémentaire à court terme sur l’engagement, mais elle agirait comme modulateur la satisfaction anticipée et l’importance pour les activités plaisantes. La littérature, en évolution, souligne l’importance d’une applicabilité écologique de l’imagerie mentale (formats brefs, outils à distance et intégration dans le quotidien) particulièrement pertinente en contexte de dépression. Les conclusions du présent mémoire doivent toutefois être lues à la lumière d’un petit échantillon qui augmente l’erreur d’échantillonnage et limite la généralisation. Des études plus larges évaluant notamment de l’usage spontané de l’imagerie mentale, ainsi qu’un guidage réajusté à la valence des activités pourraient constituer un socle solide pour évaluer les effets de cette stratégie thérapeutique à l’avenir.