Travail de fin d'études / Projet de fin d'études : Comment l'architecture modulaire hors site répond aux exigences d'une architecture durable. Approche réflexive autour des normes DNSH 'Do no significant Harm'

Abstract

Ce mémoire de fin d'études s'inscrit dans un contexte caractérisé par la crise écologique et les changements radicales dans l'industrie de la construction. Face aux enjeux écologiques tels que les émissions de CO2, la consommation d'énergie et la surproduction de déchets, il explore l'adéquation de l'architecture modulaire en dehors du site comme une réponse potentielle aux critères de durabilité. L'étude se fonde sur le cadre réglementaire européen du « Do No Significant Harm » (DNSH), qui est au cœur de la taxonomie verte de l'Union européenne. Le but principal est d'examiner à quel point la construction modulaire hors site peut répondre aux six normes environnementales établies par le DNSH : atténuation et adaptation au changement climatique, gestion durable des ressources, économie circulaire, prévention de la pollution et sauvegarde de la biodiversité. Afin d'atteindre cet objectif, l'étude présente un panorama des connaissances actuelles, des interviews avec des spécialistes, l'examen d'un cas spécifique — la société Degotte — ainsi qu'un projet fictif modulaire élaboré pour évaluer la mise en œuvre pratique du DNSH. La démarche emploie conjointement une révision de documents, des informations tirées de rapports institutionnels, des visites sur site et des interactions avec des spécialistes, notamment au sein du SPW et de l'Université de Liège. Elle intègre aussi une approche spéculative centrée sur un projet imaginaire pour repérer les atouts et les contraintes de la compatibilité entre modularité et durabilité.Les résultats indiquent que la construction hors site à modules offre de nombreux avantages : une diminution des coûts et des délais globaux, une réduction des déchets de chantier, un meilleur usage des ressources et l'option de réutiliser les modules. Toutefois, des défis subsistent encore, en particulier ceux liés aux exigences de normalisation, aux problèmes logistiques et à l'intégration insuffisante des effets indirects sur l'ensemble du cycle de vie. La conclusion met en évidence que l'architecture modulaire hors site représente une option encourageante pour répondre aux exigences du DNSH, à condition d'une mise à jour des cadres réglementaires, d'un perfectionnement des outils d'évaluation et d'une attention plus soutenue portée aux facteurs sociétaux et environnementaux indirects. Ce travail met ainsi en évidence la nécessité d’un dialogue constant entre innovation technique, réglementations européennes et pratiques architecturales, afin de développer des modèles constructifs réellement durables.