Anxiété en mathématique et contextes éducatifs : influence de quelques facteurs individuels, scolaires et systémiques - analyse des données de l'enquête PISA (2022)

Abstract

L’anxiété en mathématiques est une émotion bien plus fréquente qu’on ne l’imagine. Silencieuse, mais tenace, elle freine les apprentissages, mine la confiance en soi, et peut durablement marquer le parcours scolaire d’un élève. Ce mémoire s’appuie sur les données de l’enquête PISA 2022 pour comprendre ce qui rend les mathématiques si anxiogènes pour certains jeunes de 15 ans. L’objectif ? Identifier quelques facteurs – individuels, scolaires ou systémiques – qui peuvent nourrir ou, au contraire, apaiser cette anxiété.

Cinq hypothèses ont guidé l’analyse : l’effet du type de système éducatif (tronc commun ou filières précoces), de la filière fréquentée (générale ou professionnelle), du temps consacré aux mathématiques, du contexte socio-économique de l’école, et enfin, de l’efficacité perçue et la persévérance des élèves. Les données ont été traitées à l’aide du logiciel SAS, en respectant les spécificités techniques de l’enquête PISA.

Les résultats sont sans appel : c’est l’efficacité perçue et la persévérance qui pèse le plus dans l’équation. Là où les élèves se sentent capables, l’anxiété recule. À l’inverse, ni le nombre d’heures de cours ni le type de système éducatif ne permettent, à eux seuls, d’expliquer les niveaux d’anxiété observés. Le contexte socio-économique de l’école est, lui aussi, associé à l’anxiété dans de nombreux pays. Dans certains cas, cette relation est particulièrement marquée, suggérant qu’un environnement socio-économique plus favorisé s’accompagne d’un climat scolaire généralement plus serein et de ressources plus accessibles, ce qui contribue à réduire l’anxiété ressentie par les élèves en mathématiques.

En creux, ce travail nous rappelle que derrière chaque chiffre, il y a un vécu. Et qu’au-delà des performances, c’est bien le climat de confiance, la manière d’enseigner et le regard porté sur soi qui font la différence. Pour que les mathématiques cessent d’être un fardeau et redeviennent un terrain d’apprentissage serein et stimulant.