Travail de fin d'études / Projet de fin d'études : L'empathie en architecture : Exploration de démarches pour comprendre l'expérience des personnes âgées dans les musées

Abstract

La population mondiale vieillit et les personnes âgées représentent une part croissante de nos sociétés. Avec l’avancée en âge apparaissent certaines limitations physiques, sensorielles et cognitives qui influencent la manière de vivre et de se déplacer dans les espaces. Dans ce contexte, l’architecture a un rôle essentiel à jouer : concevoir des environnements inclusifs qui s’adaptent aux différents usagers, plutôt que d’imposer à ceux-ci de s’adapter à l’espace. Ce travail de fin d’études se concentre sur les personnes âgées, en prenant comme terrain d’étude le musée. Lieu de découverte et de partage, le musée constitue aussi un espace sensoriel où les perceptions sont sollicitées. Il est reconnu comme favorable au bien-être et au maintien du lien social des seniors. Pourtant, de nombreux obstacles peuvent limiter leur pleine expérience muséale. L’objectif de ce travail est de tester et d’évaluer différentes démarches de mise en empathie destinées aux architectes, afin de les aider à mieux comprendre l’expérience muséale des personnes âgées et à concevoir des espaces plus adaptés. Trois démarches ont été expérimentées au sein du Musée Grand Curtius de Liège : le parcours commenté avec des seniors, l’utilisation de personas et la simulation physique de certains effets du vieillissement. Chacune des trois démarches a été testée par deux architectes selon un protocole identique en trois temps : d’abord, un entretien préalable, permettant de recueillir leur point de départ et leurs représentations initiales ; ensuite, une visite du musée selon la démarche attribuée avec pour consigne de « se mettre à la place » d’un senior ; et enfin, un entretien post-visite, offrant un moment de recul et d’analyse sur ce qu’ils avaient vécu. L’analyse comparative des résultats permet de mettre en évidence les forces et limites propres à chaque démarche. Elle montre notamment comment chacune influence la capacité des architectes à se projeter dans la perspective des personnes âgées et à percevoir leurs besoins spécifiques. Plus largement, ce travail contribue à la réflexion sur l’intégration de ces démarches empathiques dans la pratique architecturale, en soulignant à la fois leur potentiel et les obstacles qui freinent encore leur mise en œuvre.