Validation d'une batterie d'évaluation du langage écrit chez l'adulte

Abstract

Ce mémoire traite de la dyslexie développementale chez l’adulte. Il s’inscrit dans un projet de caractérisation des troubles cognitifs chez l’adulte dyslexique. Son objectif est de valider les épreuves auprès d’une population d’adultes dyslexiques. En effet, certaines personnes dyslexiques ont mis en place des méthodes de compensation et ne seront alors diagnostiquées que tardivement, voire jamais, rendant leur vie professionnelle plus ardue (Colé et al., 2020).

Nous avons recruté soixante-huit participants adultes francophones appariés selon leur sexe, leur âge, leur nationalité, leur niveau et domaine d’étude ainsi que le cursus choisi entre l’Université et la Haute-Ecole. Nous leur avons administré dix-huit épreuves évaluant les performances de lecture et d’orthographe, de conscience phonémique, de mémoire verbale à court terme, de vitesse de traitement. Ces épreuves sont issues de la batterie ECLA 16+ (Gola-Asmussen et al., 2010), dont les normes sont issues d’une population non universitaire, ainsi que d’une batterie mise au point dans le service de Neuropsychologie du Langage et des Apprentissages de l’Université de Liège. L’anonymisation des données est assurée par un code que chaque participant reçoit en fonction de l’ordre d’épreuves administré, trois versions étant proposées. Le recrutement se fait par flyers, bouche-à-oreille ainsi qu’en contactant le service AESH de divers établissements supérieurs.

Ce mémoire démontre qu’il y a une différence significative entre les personnes dyslexiques et les contrôles pour la majorité des épreuves, mais qu’il y a peu d’épreuves qui sont sensibles au cursus scolaire (Haute-Ecole ou Université). La sensibilité et la spécificité de chaque épreuve ont été calculées et des associations d’épreuves ont été réalisées afin de trouver la meilleure combinaison d’épreuves à sélectionner pour un diagnostic fiable et rapide d’une dyslexie chez l’adulte.

Nous avons validé la batterie d’évaluation du langage écrit dans une population adulte et démontré que l’administration d’une batterie entière n’était pas nécessaire et que seules deux à trois épreuves suffisaient à diagnostiquer une dyslexie chez l’adulte avec des scores de sensibilité et de spécificité atteignant les normes exigées.