La tricherie en formation des adultes, enjeux et émotions

Abstract

Enseignante depuis de nombreuses années, nous avons récemment été confrontée à une augmentation de la tricherie lors des examens. A la reprise de ce master, nous avons voulu approfondir notre réflexion, c’est pourquoi nous avons fait le choix de ce thème pour notre recherche : la tricherie lors d’un examen écrit à cahier fermé en formation d'adulte. Pourquoi les étudiants adultes trichent-ils ? Est-ce uniquement lié aux évaluations ou l'enjeu est-il ailleurs ? Et dans ce cas, deviendront-ils de moins bons professionnels ? Nous avons choisi de réfléchir à la problématique dans l’école qui nous emploie. Une école de Promotion Sociale, avec des étudiants adultes et particulièrement dans la section « aide et soins aux personnes ». Nous avons volontairement choisi d'aborder le point de vue des élèves et non des enseignants.La tricherie à un examen touche tout le monde : les enseignants, les étudiants tricheurs qui sont punis, ceux qui ne le sont pas mais aussi ceux qui ne trichent pas et qui sont souvent choqués d’obtenir le même diplôme que ceux qui l’auraient obtenu frauduleusement. Tout le monde est touché et cela génère beaucoup d’émotions chez un public parfois fragile.Nous décrirons dans notre méthodologie les différentes méthodes que nous avons pu utiliser grâce au fractionnement de notre master mais pour cette recherche, nous avons choisi d’utiliser la méthode du questionnaire. Cela nous semble être un outil de choix étant donné le caractère sensible du sujet et la garantie d'anonymat qui en découle. Notre idée n'est pas de réaliser des statistiques mais bien d'évaluer les motivations à tricher et l'enjeu que cela implique. Nous avons pu aussi questionner la définition de la tricherie, qu’est-ce que c’est tricher ? Regarder sur son voisin, avoir une partie du cours sur les genoux ou montrer sa feuille au camarade qui le demande ? Est-ce une question de culture, d’éducation ou tout simplement d’opportunité ? Et si on triche une fois, trichera-t-on toujours ?Nous avons aussi questionné les élèves sur les sanctions, celles qu’ils connaissent et celles qu’ils imaginent. Dans l’analyse des résultats nous essayerons de proposer des pistes de réponses et sans doute des alternatives aux évaluations proposées actuellement. Puisque sans évaluations, pas de tricherie. Et pourtant, subsisteront toujours enjeux et émotions, moteurs des tricheurs comme des autres.