Étude de l'impact à long terme d'une intervention pédagogique portant sur les représentations numériques verbales et digitales chez des enfants de 4 à 6 ans

Abstract

Durant ces dernières décennies, les chercheurs s’accordent sur l’existence d’un « rôle fonctionnel » des doigts (Brissiaud, 2005 ; Fayol & Seron, 2005 ; Gracia-Bafalluy & Noël, 2008 ; Lafay et al., 2013 ; Roesch & Moeller, 2015). Les doigts contribueraient à l’acquisition des concepts numériques de base, tels que la cardinalité et au développement des compétences arithmétiques (Brissiaud, 2005 ; Crollen & Noël, 2015 ; Jordan et al., 2008 ; Moeller et al., 2011). Deux chercheurs intègrent au sein de leur modèle le rôle des doigts dans chaque niveau du développement des compétences numériques et arithmétiques (Roesch & Moeller, 2015). Des données de la littérature rapportent également des performances numériques et arithmétiques moindres, souvent à la source de difficultés d’apprentissage, chez les enfants non francophones et/ou issus de milieux socio-économiques faibles (Duncan & Brooks-Gunn, 2001 ; Jordan et al., 2007 ; Morgan et al., 2016). Des interventions précoces seraient l’une des clés pour combler leur retard et leurs lacunes afin qu’ils obtiennent des performances équivalentes à leurs pairs (Jordan et al., 2008 ; Morgan et al., 2016). Sur la base de ces postulats, une intervention pédagogique basée sur les représentations numériques verbales et digitales s’est déroulée auprès d’enfants vulnérables en 2e et 3e années de l’école maternelle. Notre étude comprend deux autres groupes d’intervention de manière à contrôler la spécificité de notre intervention : l’un est basé sur les compétences langagières, l’autre sur des activités psychomotrices. L’objectif de ce mémoire consiste à étudier, d’une part, les effets à long terme de cet entraînement sur les représentations numériques, offrant une place prépondérante aux doigts et, d’autre part, son impact sur les apprentissages en 1re primaire. Nous supposons que les performances numériques et arithmétiques des enfants, ayant bénéficié de notre intervention, seront supérieures par rapport à celles des deux autres groupes. Celle-ci devrait être d’autant plus bénéfique auprès des sujets considérés à risque. Les résultats de notre étude, certes assez mitigés mais qui révèlent quelques améliorations en faveur de nos prédictions, seront discutés et mis en lien avec les données de la littérature. Nous laisserons place à de nouvelles perspectives indispensables.