La réinsertion professionnelle des jeunes qui sortent de prison

Abstract

L’objectif de ce travail est d’examiner si, suite à une incarcération, les jeunes de 18 à 25 ans, rencontrent des difficultés à se (ré)insérer professionnellement. L’intérêt de ce mémoire serait de pointer les difficultés que ces jeunes rencontrent et, à titre informatif, de pouvoir permettre aux autres jeunes de pouvoir anticiper ces difficultés afin de mieux vivre leur réinsertion. Notre étude comporte 6 participants auxquels nous avons fait passer, en plus d’un entretien semi-structuré, quatre questionnaires. Il s’agit tout d’abord d’un questionnaire socio-démographique suivi de la version française d’un questionnaire de soutien social perçu, le SSQ6 de Sarason (1987). Ensuite nous avons proposé aux participants de répondre à une adaptation du questionnaire de stigmatisation perçue, le PSAS « Perceived stigma of substance abuse scale », créé en 2010 par Luoma, J. B., O'Hair, A. K., Kohlenberg, B. S., Hayes, S. C., Fletcher, L. Enfin, ils ont répondu à une version française d’une échelle de satisfaction de vie appelée « The Satisfaction With Life Scale » (SWLS). Les résultats de notre étude ont indiqué qu’une incarcération a différentes conséquences à plusieurs niveaux. Premièrement, elle amène des difficultés, des troubles ou des changements identitaires pendant la période d’isolement qui continuent une fois la personne libérée. Ensuite, cet emprisonnement amène des stéréotypes véhiculés par la société ; ils ajoutent d’autres difficultés et rendent plus complexes la réinsertion professionnelle de ces jeunes. Afin de contrer, ou tout du moins d’amoindrir ces obstacles, le soutien de l’entourage est un élément primordial pour permettre une incarcération et une réinsertion moins traumatisantes. Enfin, une fois libérés, les participants de cette étude ont exprimé, pour certains, des difficultés de réinsertion dues à leur arrestation. Or, la littérature montre qu’avoir un emploi stable est un prédicteur important de l’arrêt de la délinquance. Il serait peut-être intéressant, pour une étude similaire, de comparer les difficultés des jeunes avec celles de personnes plus âgées afin de pouvoir les comprendre et les aider au mieux.