Perceptions des besoins des enfants de 2,5 ans à l'école maternelle par des institutrices des assistantes maternelles : étude de cas

Abstract

Selon la Commission européenne (2014), l’éducation peut avoir beaucoup d’influence sur le développement de l’enfant dès le plus jeune âge. Il est donc primordial d’assurer à tous les enfants une éducation et des soins de très bonne qualité et de comprendre ce qui se jouent dans les systèmes d’éducation et accueil des jeunes enfants européens pour répondre aux mieux à leurs besoins. La FWB fait partie d’un système divisé où l’école maternelle et les milieux d’accueils relevant de la petite enfance sont séparés. Cela génère des disparités qui influencent la qualité de l’accueil des enfants de 2,5 ans et induit une distribution des rôles entre les institutrices et les assistantes au sein des classes qui ne tient pas compte de la vision holistique de l’enfant et de ses besoins : l’Educare (Van Laere et al., 2012). Pour comprendre comment les professionnelles de quatre classes de la région liégeoise perçoivent ces besoins et ces conditions, nous avons récolté et croisé différentes données par le biais de divers matériaux : des entretiens sans image et leur compte-rendu, des vidéos tournées dans le contexte professionnel et leur guide de montage, des entretiens d’explicitations et leur retranscriptions intégrales ainsi que des tableaux et des grilles d’analyse. Les résultats confirment les deux hypothèses : les professionnelles ont des points de vue différents concernant les besoins des enfants de 2,5 ans et les conditions favorables à mettre en place pour les rencontrer. Ces disparités existent aussi bien entre les duos institutrices/assistantes qu’entre les mêmes catégories de professionnelles. Ils mettent également en lumière qu’il existe une répartition des rôles induite par l’organisation de notre système divisé. Mais, que la majorité des professionnelles souhaitent aller au-delà de ce rôle et s’approchent ainsi l’Educare. Et enfin, ils rendent compte de l’usage d’un objet particulier dans toutes les écoles : le doudou. Et bien que les professionnelles encouragent les enfants à l’utiliser comme soutien affectif à certains moments, cet objet transitionnel n’est autorisé pendant les apprentissages que dans un petit pourcentage des classes.