L'organisation d'un cours et d'une éducation à la philosophie et à la citoyenneté dans l'enseignement primaire en Communauté française de Belgique : Comment favoriser une dynamique participative dans l'élaboration de cette réforme ainsi que dans la mise en pratique de ses référentiels ?

Abstract

L’éducation à la philosophie et à la citoyenneté est une mission fondamentale de l’école. Pourtant, dans l’enseignement obligatoire de la Communauté française de Belgique, deux dimensions essentielles manquent à l’appel : la philosophie et la citoyenneté. Il s’agit, en effet, d’un débat récurrent sur l’absence, à la différence des autres pays européens, d’un cours de philosophie et de citoyenneté, durant toute la scolarité obligatoire. L’organisation du cours et de l’éducation à la philosophie et à la citoyenneté est maintenant au terme de sa première année d’existence. Cette mesure est entrée en vigueur dans l’enseignement primaire à la rentrée 2016 et le sera à la rentrée 2017 dans l’enseignement secondaire. Si l’école a donc son rôle à jouer dans cet apprentissage fondamental, nous pouvons nous interroger sur la posture des enseignants dans une telle démarche innovante. Dans cette perspective, nous avons interrogé septante-cinq enseignants volontaires de l’enseignement primaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’aide d’un questionnaire numérique et d’entretiens d’approfondissement. Plus précisément, à partir de la question de recherche suivante « Comment favoriser une dynamique participative dans l’élaboration de cette réforme ainsi que dans la mise en pratique de ses référentiels ? », plusieurs orientations ont guidé notre recherche : (1) identifier les effets de la réforme sur les pratiques des enseignants au quotidien ; (2) identifier, décrire et analyser les attitudes et les propos des répondants ; (3) identifier les obstacles susceptibles de réduire l’adhésion des répondants à la nouvelle politique de philosophie et de citoyenneté (4) proposer des pistes et des perspectives afin d’assurer une mise en œuvre cohérente de la réforme sur le terrain ainsi qu’une meilleure consultation des politiques et des acteurs de l’enseignement. Finalement, nous présentons un bilan de la première année d’existence de ce nouveau dispositif. L’intérêt du présent travail n’est pas d’identifier « la » méthode efficace pour la mise en œuvre de cette réforme, mais bien de chercher des pistes d’actions intéressantes pour aider les enseignants à y faire face. Cette préoccupation et cette consultation nous semblent essentielles dans une société où l’école et les enseignants se voient constamment attribuer de nouveaux défis.