L'ennui au travail : Quels en sont les antécédents et les conséquences ?

Abstract

Nous nous sommes aperçus que la problématique de l’ennui au travail était un domaine très peu étudié dans la littérature scientifique. Nonobstant, un modèle qui tente d’expliquer l’ennui au travail et les conséquences que pouvait avoir celui-ci nous a interpelé. En effet, le modèle de Van Hooff et Van Hooft (2014) étudie le concept de l’ennui au travail et des comportements ennuyés au travail ainsi que les conséquences que ceux-ci peuvent engendrer. Dans ce contexte, l’objectif principale de ce mémoire a été d’aller dans la continuité de l’étude de Van Hooff et Van Hooft (2014). Contrairement à ces auteurs, nous avons pris la décision d’étudier l’influence de certains antécédents choisis (à savoir, certaines caractéristiques de travail, le support du superviseur, le sous-challenge subjectif, la perte de sens et le manque de croissance) sur l’ennui au travail et les comportements ennuyés au travail. De plus, nous avons étudié l’influence de l’ennui au travail et des comportements ennuyés au travail sur certaines conséquences organisationnelles (l’engagement et l’intention de quitter) et sur le stress de l’individu. Afin de mener à bien notre recherche, nous avons choisi de réaliser une étude quantitative. La récolte de données a été obtenue via un questionnaire en ligne. Ce questionnaire a été publié sur les réseaux sociaux. Les personnes visées étaient des adultes qui occupaient une fonction quelconque. 354 sujets ont répondu au questionnaire qui ont été soumis à plusieurs analyses statistiques notamment des régressions hiérarchiques. Les résultats obtenus confirment plusieurs de nos hypothèses. En effet, nous avons constaté que le sous-challenge subjectif avait une grande influence positive sur l’ennui au travail. Le rythme et la quantité de travail, la diversité de la tâche, et le feedback donné sur le travail ont, au contraire, une influence négative sur l’ennui au travail. Nous avons également appris que le manque de croissance ainsi que la perte de sens avaient une influence positive sur l’ennui au travail. Concernant les conséquences, l’ennui au travail influence positivement l’intention de quitter et négativement l’engagement. Dans notre étude, l’ennui au travail n’influence pas le stress. Les résultats concernant les comportements ennuyés au travail sont moins significatifs.