Décodage précoce : Un prédicteur à la lecture? Adaptation d'une mesure dynamique comme outil de dépistage des troubles du langage écrit

Abstract

Dans nos sociétés actuelles, l’enseignement de la lecture est devenu l’une des priorités de l’instruction à l’école élémentaire. Confrontés à la baisse du niveau des écoliers français depuis 30 ans, l’acquisition de la lecture et de l’écriture représente un défi et constitue un enjeu socio-culturel fondamental pour les périodes à venir. Les différents facteurs susceptibles d’influencer la maîtrise de la langue écrite sont désormais connus, à savoir les habiletés phonologiques, la mémoire à court terme verbale, les capacités de dénomination rapide, ainsi que la connaissance du nom des lettres. Dans le prolongement du mémoire de Master 2 réalisé par Élisa Mendola (2015), l’objectif de cette étude était de valider une mesure dynamique permettant de prédire, avant l’enseignement formel de la langue écrite, les capacités ultérieures d’apprentissage de la lecture chez l’enfant. À cette fin, nous nous sommes inspirées de l’étude réalisée par Elbro et al. (2012). Nous avons administré cette mesure dynamique à des élèves de début de première année primaire, et nous avons ensuite évalué leurs capacités d’assemblage aux épreuves de dictée et de lecture de non-mots. Nos résultats montrent que notre mesure dynamique prédit 3% de la variance aux épreuves de dictée de non-mots, après contrôle des facteurs « connaissance des lettres » et « conscience phonologique ». De plus, elle prédit 5% de la variance aux épreuves de lecture de non-mots, après contrôle des facteurs « connaissance des lettres » et « conscience phonologique ». Nos analyses montrent également que les facteurs traditionnels (connaissance des lettres et conscience phonologique) contribuent à l’explication des performances en dictée et en lecture de non-mots. En conclusion, notre étude a montré que l’épreuve de la mesure dynamique reste un prédicteur indépendant du niveau d’écriture et de lecture.