L’évaluation : pratiques et représentations des enseignants de 3e maternelle en Communauté Française de Belgique

Abstract

Notre étude part du constat de la différence du concept d'évaluation en Belgique et en France. En France, l'évaluation est une mission des enseignants, inscrite dans le Code de l’Éducation dès la maternelle. Est notamment utilisé un livret scolaire; les enseignants ont également accès à un guide fournissant certains outils propices à l'évaluation.En Belgique, les documents légaux précisent l'obligation de pratiquer l'évaluation formative dès la maternelle. Aucune précision n'est donnée quant à la manière et au contenu de ces évaluations.Deux articles nous ont particulièrement interpellés: celui de Garnier (2009) explique que l'école maternelle devient de plus en plus scolaire, tandis que celui de Joigneaux (2009) mettait en évidence l'augmentation du nombre de documents papiers (stencil, polycopiés…) dans les écoles maternelles, pour des raisons diverses explicitées par la suite, ainsi que le rôle favorable de l'école maternelle sur l'aptitude des enfants à poursuivre favorablement la scolarité par la suite, mais en n'arrivant pas à diminuer les inégalités de départ.Face à ce constat concernant la France, l'intérêt était de s'interroger sur l'existence éventuelle de similitudes ou de dissemblances en Communauté Française de Belgique, tout en s'interrogeant aussi, à titre de comparaison, aux pratiques éventuellement mises en route dans d'autres régions du monde (le Québec en l'occurrence). De plus, compte tenu du peu d'informations relatives à l'évaluation en maternelle disponibles dans notre pays (en raison de l'absence d'outils d'évaluation obligatoire à mettre en place), une manière opportune de procéder nous a semblé de s'interroger sur d'éventuelles procédures mises en place par les enseignants eux-mêmes. On note par exemple une nette apparition de bulletins dès la maternelle, ce qui pourrait révéler une première tendance dès ce niveau d'enseignement.