La conservation des milieux ouverts de la Réserve de Biosphère Luberon-Lure : Cas du Vautour percnoptère et du Lézard ocellé

Abstract

Ce travail, intitulé « La conservation des milieux ouverts de la Réserve de Biosphère Luberon-Lure : Cas du Vautour percnoptère et du Lézard ocellé » a été réalisé par Florian Patouillard, en vue de l’obtention du grade de Master en Biologie des Organismes et Ecologie, à finalité spécialisée en Biologie de la Conservation : Biodiversité et Gestion, pour l’année 2017/2018. L’étude a été coordonnée conjointement par le Dr. Johann Delcourt, (Service de Biologie du Comportement, ULiège) et Julien Baudat-Franceschi, Chargé d’études faune au Parc Naturel Régional du Luberon. Les milieux ouverts méditerranéens, dont le maintien dépend principalement du pastoralisme, sont en régression depuis une centaine d’années. La déprise rurale qui a touché la région se fait de plus en plus ressentir sur ces milieux d’intérêt, dont la biodiversité exceptionnelle est menacée par la recolonisation par les espèces végétales pionnières, entraînant à terme un remplacement par un milieu forestier. Le principal objectif de ce mémoire est de déterminer une stratégie de conservation de ces milieux via deux espèces parapluie menacées : le Vautour percnoptère et le Lézard ocellé. Notre travail relève effectivement que les milieux ouverts sont en régression, mais également fragmentés, quelle que soit l’échelle d’étude. De plus, la tendance négative s’est récemment accélérée, comme le démontre notre travail réalisé sur le zonage des milieux favorables et défavorables au percnoptère à l’échelle de la Réserve de Biosphère. Les difficultés du Vautour percnoptère, seul vautour nicheur du Luberon, à se maintenir dans la région sont d’origines multiples, mais la perte et le morcellement de son habitat sont les causes principales de sa régression. Nous avons réalisé une cartographie globale et réactualisée des risques de mortalité et de dérangement de cet oiseau. Le Lézard ocellé subit le même sort : sur notre zone d’étude couvrant deux communes, il réside un seul noyau de population, sur la plus grande parcelle d’habitat ouvert, où il subsiste une population notable. Au vu des résultats de notre étude, nous préconisons d’orienter la priorité de conservation de ces habitats et espèces patrimoniaux vers la préservation des parcelles de milieux favorables les plus étendues habitées par les espèces parapluies de notre étude. De plus, la connectivité entre les parcelles doit être favorisée, notamment par la création de parcours pastoraux. Les efforts de partenariats du Parc Naturel Régional du Luberon avec les éleveurs doivent être maintenus et renforcés pour encourager le pastoralisme, favorisant le développement économique, social et culturel lié à l’activité, mais également la biodiversité exceptionnelle si particulière des milieux ouverts méditerranéens.