Étude des liens entre la mémoire à court terme « ordre sériel » et le traitement numérique chez des enfants dyscalculiques de la 2ème à la 5ème primaire

Abstract

De nombreuses études suggèrent l’implication de la Mémoire à Court Terme (MCT) dans les troubles mathématiques, cependant, les résultats disponibles sont mitigés. Notre étude se base de la dissociation entre la rétention de l’information « ordre sériel » et « item » pour mettre en évidence, chez les enfants dyscalculiques, un déficit du traitement de l’ordre en MCT. Les données de la littérature nous amènent à postuler que l’ordre en MCT verbale serait lié aux performances mathématiques. Ainsi, le traitement de l’information « ordre sériel » en MCT, plus précisément, pourrait-il être affecté chez les enfants dyscalculiques. D’un point de vue neuro-anatomique, des études ont mis en évidence des anomalies structurelles et fonctionnelles lors de calculs, de tâches de comparaisons numériques de magnitude et d’ordre ainsi que d’ordre en général. Nous recherchons dans cette étude à déterminer, au niveau comportemental, l’implication de l’information « ordre sériel » en MCT verbale dans les troubles mathématiques d’enfants de la 2ème à la 5ème primaire. Les données statistiques démontrent de faibles capacités numériques de base uniquement chez les enfants dyscalculiques de 4ème et 5ème primaires. Alors que le traitement de l’information « item » est altéré chez eux, il est préservé chez ceux de 2ème et 3ème primaires. Les deux groupes présentent un déficit de traitement de l’ordre en MCT verbale. Un effet de distance amplifié a été observé chez les enfants dyscalculiques de 4ème et 5ème primaire lors de la tâche de jugement de la magnitude non symbolique. Aucun autre effet de distance n’a été observé. Nous pouvons conclure à un déficit de traitement de la magnitude ainsi qu’a de faibles performances en MCT « ordre sériel » chez les enfants dyscalculiques de 4ème et 5ème primaires. Cependant une imprécision des représentations en MCT « ordre sériel » n’est pas prouvée. Les enfants de 2ème et 3ème primaires pourraient souffrir d’un déficit général en MCT. Toutefois, l’échantillon, surtout celui des plus jeunes, pourrait ne pas être représentatif de la population ciblée.