Inondations liées aux ruptures de digues, Cas de la rivière Sisaony dans la plaine d'Antananarivo Madagascar

Abstract

L'agglomération d'Antananarivo, autrefois installée au niveau des collines s’est étendue du côté de la plaine. On assiste actuellement à une urbanisation de plus en plus incontrôlable de cette plaine. L'occupation de la plaine a été possible par la mise en place des digues qui protègent la ville contre les débordements de la rivière Ikopa et de ses affluents. En mettant en place le polder, les occupants de la zone ont, depuis l'époque royale tenter de maitriser l’eau. Cependant, la construction des digues a fait naître de nouvelles menaces dans la ville. La formation de brèches entraîne souvent des pertes en vies humaines et économiques lourdes dans la ville. Combinant à la fois, le risque naturel (lié à l’aléa hydrologique) et le risque technologique (lié aux ouvrages eux-mêmes), la maîtrise des risques liés aux ruptures de digues est fondamentale. Ce travail analyse les impacts de rupture de digues par la modélisation hydraulique sur HEC RAS 5.0.3 à partir d’une étude de cas sur la rivière Sisaony. Il exploite les données de débit disponible au niveau des stations d’annonce des crues. La bathymétrie de la rivière a été obtenue par l’interpolation des profils en travers issus des campagnes topographiques. Le modèle 1D est couplé sur un maillage 2D réalisé sur la base des données de MNT SRTM. Le modèle reproduit en partie les cotes maximales d’eau observées lors des crues de l’année 1982 en dépit des différentes sources d’incertitude. La partie 2D du modèle a permis d’observer la zone d’extension de l’inondation lors du cyclone de l’année 2015. Les hauteurs d’eau fournies confirment les conditions d’évacuation de la population lors de cette catastrophe. Par ailleurs, les vitesses maximales fournies mettent en évidence les zones potentiellement touchées par la formation des brèches. Cela fait du modèle un outil présentant une forte potentielle d’utilisation au niveau opérationnel sur terrain.