Évolution du phénomène de ravinement urbain dans le bassin versant de la Binza (Kinshasa/RDC)

Abstract

Le bassin versant de la Binza, qui s’étend sur 21,4 km2 à l’ouest de Kinshasa, est parmi les zones les plus touchées par le phénomène de ravinement urbain de la capitale. L’évolution de ce dernier prend des allures inquiétantes et pose de graves problèmes socio-économiques à Binza. Cependant, très peu d’informations qualitatives et quantitatives, y relatives, soient actuellement disponibles.

Cette étude avait donc pour objectif d’une part de quantifier l’évolution du ravinement entre 2004 et 2017 et de l’expliquer par les effets de l’action anthropique sur le milieu naturel de cette partie de la ville de Kinshasa d’une part, et d’autre part d’évaluer les mesures de prévention et gestion des risques inhérent au dit phénomène.

L’approche méthodologique générale adoptée pour la conduite de cette étude se base essentiellement sur l’inventaire et le suivi de l’évolution des ravins répertoriés à partir des images Google Earth pour la période 2004 – 2017 et lors des enquêtes des terrains, de l’évaluation des connaissances locales sur les mesures de prévention et de gestion des risques liés au ravinement en milieu urbain.

Les principaux résultats font état de la progression de la densité de ravinement, par rapport à la situation de 2004, passant de 2,26 à 2,8 ravins au km2 en 2017, marquée par un accroissement de 71,8% pour la longueur cumulée, 14,3 % pour la largeur moyenne, 122,9% pour la superficie cumulée, 25 % pour la profondeur moyenne, occasionnant une augmentation de 156,1%, en termes de volume cumulé de pertes des terres. Cependant, la vitesse des reculs des têtes des ravins est passé de 13,5 à 2,42 m/an sur l’ensemble de la période.

On note l’émergence d’une technicité et un savoir-faire local en matière de contrôle de l’évolution du ravinement. Les populations riveraines, font recours à des techniques simples de lutte et contrôle du phénomène. Certaines d’entre elles, notamment la végétalisation des ravins avec un certain nombre d’espèces végétales, se révélant efficace et à moindre frais et nécessitant des mesures d’accompagnement pour plus d’impact sur terrain.