Les "créations mathématiques" comme dispositif pédagogique pour l'enseignement des mathématiques en 5ème et 6ème primaire d'une école à pédagogie Freinet. Quels impacts sur la motivation autodéterminée, sur la perception de compétences et sur le rapport aux savoirs ? Une recherche collaborative peut-elle apporter une plus-value à un dispositif déjà implanté dans une école ?

Abstract

Pour beaucoup d'enseignants, la motivation des élèves envers les apprentissages scolaires constitue une préoccupation importante. Désignée comme un facteur déterminant des progrès des élèves (Ryan & Patrick, 2001), la motivation est invoquée comme explication de la réussite scolaire (Anderman & Maehr, 1994). Notre recherche s’intéresse à un dispositif mis en place dans 3 classes de cinquième et sixième année primaire d'une école Freinet de la Ville de Liège. D’après les enseignants, ce dispositif appelé "créations mathématiques" motiverait les élèves et favoriserait leur perception de compétences. Un des objectifs de ce travail est de mesurer, à partir d’un questionnaire, l’effet de ce dispositif sur la motivation et sur la perception de compétences des élèves envers les mathématiques. Par ailleurs, pour expliquer l'échec scolaire, Bonnery (2007) s'est intéressé aux malentendus sociocognitifs. En effet, l’élève ne décèlerait pas toujours les enjeux des apprentissages alors qu’il pense avoir compris la consigne et faire ce que l’enseignant lui demande. La pédagogie Freinet pouvant être considérée comme une pédagogie invisible, un deuxième objectif de ce travail sera de tenter de comprendre l’effet de ce dispositif sur le rapport aux savoirs des élèves. Pour ce faire, nous analyserons des entretiens menés avec quelques élèves confrontés à ce dispositif. Enfin, dans une des trois classes, une recherche collaborative entre un enseignant et le mémorant sera menée afin de vérifier si une intervention en classe peut apporter une plus-value à un dispositif pédagogique déjà implanté dans une école au niveau du climat de classe. En effet, de nombreuses études se sont intéressées à l’impact du climat sur la motivation puisque les conditions d’apprentissage dans lesquelles se trouve l’individu peuvent favoriser ou diminuer la motivation autodéterminée (Reeve, Deci & Ryan, 2004). De même, certaines interventions semblent pouvoir aider les élèves à développer une attitude d’appropriation des savoirs et les aider à cerner les enjeux d’apprentissage visés derrière les activités mises en œuvre (Kant et al., 2010). Nous espérons donc que les interventions effectuées auront un impact positif sur la motivation, sur la perception de compétences et sur le rapport au savoir des élèves de la classe.