Exploration des relations entre le bilinguisme, les capacités attentionnelles et les fonctions exécutives et leur éventuel impact sur les compétences scolaires en mathématiques : comparaison d'enfants bilingues arabo-francophones et d'enfants monolingues francophones de 3e primaire.

Abstract

Nombreuses sont les recherches à s'être penchées sur l'étude du bilinguisme et de ses conséquences sur le développement cognitif de l'enfant. Du point de vue du fonctionnement attentionnel et exécutif, il apparaît que les bilingues auraient des capacités plus développées que les monolingues (Bialystok, 2009 ; Carlson et Meltzoff, 2008). Ces données sont appuyées par de nombreuses recherches s'attachant particulièrement à l'étude des capacités des enfants fréquentant l'enseignement immersif. Etant donné que la population descendant de l'immigration se caractérise par un niveau socioéconomique faible, et connaissant l'impact de celui-ci sur le développement des fonctions exécutives (Noble et al., 2005), quel est réellement l'impact du bilinguisme dans ces populations? De plus, Epsy et al. (2004) ont démontré que les capacités d'inhibition avaient un effet sur les habiletés mathématiques. Qu'en est-il dans ce contexte ? L'objectif de cette étude est de déterminer si le bilinguisme a un effet suffisant sur le développement cognitif des enfants issus de l'immigration pour résister aux effets négatifs de leur niveau socioéducatif, et si cela a un impact sur le développement de leurs capacités en mathématiques. Nous investiguerons, au moyen d'outils cliniques, les relations entre le fonctionnement cognitif et le bilinguisme et le niveau socioéconomique, chez 34 enfants issus de l'immigration, scolarisés en 3e primaire parlant l'arabe à la maison et étant scolarisés en français. Leurs performances seront comparées à celles de 34 enfants monolingues qui leur seront appariés. Nous nous attendons à ce que ces enfants soient très performants dans des tâches requérant les fonctions exécutives ainsi que certaines tâches d'attention. A l'issu de l'expérimentation, il est apparu que les enfants bilingues, une fois l'effet du niveau socioéconomique contrôlé, surpassaient leurs pairs monolingues aux épreuves de flexibilité, d'inhibition verbale et en attention soutenue. L'effectif restreint de notre échantillon ne permet de ne conclure qu'à des tendances, mais il semble important de poursuivre ces explorations afin de mieux répondre aux besoins de la pratique clinique.