La résilience des exploitations agricoles laitières en Province de Liège. Une approche par la théorie des systèmes socio-écologiques

Abstract

Dans un contexte de compétition et d'instabilité, la pression exercée sur les agriculteurs est de plus en plus forte. Il leur faut produire un maximum tout en s'adaptant continuellement à des exigences changeantes. Il semblerait ainsi que la compétence clé à développer soit pour eux la résilience. Dans un système socio-écologique, comme celui constitué de l'agriculteur et de sa famille en interaction avec leur environnement socio-économique, leur écosystème et des ressources techniques, cette résilience se définit comme « une mesure de la persistance des systèmes et de leur capacité à absorber le changement et les perturbations, tout en maintenant des relations identiques entre les populations et les variables du système » (Holling, 1973, cité par Parsonson-Ensor & Saunders, 2011). La résilience est ainsi composée d'une notion d'adaptabilité, de persistance et de transformabilité (Folke et al., 2010). Mais comment mesurer cette résilience ? Nous avons ici choisi le modèle de Folke, Colding et Berkes (2003, cités par Berkes, 2007) , selon qui la construction de la résilience se base sur quatre facteurs : « apprendre à vivre avec le changement et l'incertitude », « encourager la diversité », « combiner différentes sources de connaissance pour l'apprentissage », et « créer des opportunités pour l'auto-organisation ». L'objectif de cette étude est ici de valider ce modèle et de le complexifier par l'ajout de sous-facteurs, dans le cadre des systèmes socio-écologiques agricoles, et plus particulièrement au sein des exploitations agricoles laitières de la province de Liège. Pour ce faire, nous avons procédé à une série d'entretiens semi-directifs auprès de 10 agriculteurs laitiers, visant à explorer les différents facteurs du modèle. Après avoir répertorié et pondéré les différentes idées au sein des entretiens, avant de comparer leur prépondérance chez les agriculteurs les plus résilients vs les moins résilients nous avons pu confirmer la validité du modèle de Folke et al. dans notre contexte et le complexifier par l'ajout de sous-facteurs, atteignant ainsi les objectifs de notre étude.