Les populations de Vipera aspis et de couleuvres (Coronella austriaca et Natrix helvetica), sont-elles en interaction au sein des sites de conservation sur le domaine de l'Arche de la Nature du Mans ?

Abstract

Nous sommes entrés dans la 6ème extinction de masse que la Terre a connue. Les projets de conservation des milieux et des espèces sont donc très importants et de plus en plus nombreux. Certains milieux comme les milieux bocagers ont été très dégradés au cours des âges, alors qu’ils ont une importance capitale dans la biologie de la conservation. Ces milieux bien que peu attrayants confèrent des habitats a de nombreuses espèces comme certains mammifères, micromammifères, insectes, amphibiens et reptiles. Ils représentent en effet des habitats optimaux pour la vie des Ophidiens. Le projet de l’Arche de la Nature du Mans, est de conserver les milieux bocagers grâce à la gestion différenciée. Les serpents cohabitent, toutes espèces confondues selon l’aire de répartition, et entretiennent donc des interactions entre eux. Celles-ci peuvent être de différentes natures (positives, négatives ou nulles) et peuvent permettre de comprendre les dynamiques des populations. Cette étude a donc pour but de qualifier les interactions interspécifiques qui se produisent entre trois espèces de serpents (Vipera aspis, Coronella austriaca et Natrix helvetica) afin de savoir si la vipère aspic a un impact sur les populations de couleuvres présentes sur le site. Les données de présence et d’absence collectées depuis 2008 ont été analysées sur la logiciel MARK. Les résultats semblent indiquer une interaction positive entre la vipère aspic et la coronelle lisse ainsi qu’entre la vipère aspic et les deux espèces de couleuvres confondues. L’interaction entre la vipère aspic et la couleuvre helvétique n’est pas qualifiable. Effectivement, le manque de données concernant cette dernière apporte une trop grande imprécision aux résultats. Les possibles sources des interactions ont été passées en revue. Nous avons pu écarter la protection vis à vis des prédateurs et les hybridations entre espèces. Toutefois, les résultats semblent indiquer que les interactions positives qu’entretiennent les espèces proviennent de la gestion du milieu. La multitude de ronciers présents sur le site, avec une grande quantité de proies et de microhabitats sont favorables à la vie et au maintien des populations d’Ophidiens. Ces derniers semblent entretenir des interactions positives car le milieu leur est extrêmement favorable et qu’ils peuvent se développer sans se gêner, même avec la grande population de vipères présente sur le site.