Émotions, différences individuelles et faux souvenirs : Comparaison de deux méthodes d'induction de faux souvenirs

Abstract

Auparavant, il était impensable d´oser douter de la justesse de notre mémoire. En effet, les erreurs produites ne pouvaient qu´être la conséquence de biais méthodologiques. Cependant, au cours de ces dernières années, il a pu être mis en évidence que nos souvenirs ne sont pas toujours aussi fiables que l´on pourrait le croire. Les erreurs de mémoire qui sont abordées dans ce travail correspondent à des souvenirs d´événements qui, en réalité n´ont jamais eu lieu et, sont regroupées sous le terme "faux souvenirs". Ces faux souvenirs correspondent donc à des distorsions mnésiques accompagnées de détails sensoriels et perceptifs. Il a pu être mis en évidence que les émotions, tout comme certaines différences individuelles, pouvaient avoir une influence sur la propension à produire de faux souvenirs (Dehon et al., 2010; Zhu et al., 2010). Plusieurs paradigmes ont été développés ayant pour but d´induire de faux souvenirs. Les plus connus sont le paradigme de désinformation et le paradigme DRM. Alors que de nombreuses études ont, à ce jour, évalué les faux souvenirs induits grâce à ces deux paradigmes, peu de choses sont connues sur le lien existant entre ces techniques d´induction. En effet, des quelques études réalisées à ce sujet, seules quelques-unes ont mis en évidence une légère corrélation positive entre les deux paradigmes (Zhu et al., 2013). Alors que dans ces études un matériel émotionnel a été utilisé pour le paradigme de désinformation (présentation d´images émotionnelles et confrontation à des informations post-événementielles trompeuses), des listes de mots neutres ont été utilisées dans le paradigme DRM (les mots de chaque liste convergent vers un leurre critique non présenté). L´objectif de ce mémoire est d´approfondir la recherche sur le lien entre les deux méthodes d´induction en utilisant du matériel émotionnel pour les deux paradigmes. De plus, nous voulons évaluer l´influence de certains facteurs psychologiques, tels que les tendances dépressive et anxieuse et le taux de rumination sur notre propension à développer de faux souvenirs.