L'effet de l'âge sur les capacités de dénomination de personnes

Abstract

Le but de notre étude est d'examiner le contrôle métacognitif dans le vieillissement en comparant des sujets jeunes et âgés sur une tâche d'étude d'informations sémantiques et lexicales et de jugements d'apprentissage (« Judgments-of-Learning »,JOLs). L'intérêt est de voir si une métacognition efficace permettant une bonne calibration de JOLs entre les informations sémantiques et lexicales améliore la récupération de noms propres. 32 participants par expérience soit 16 jeunes adultes (20-30 ans) comparés à 16 adultes plus âgés (65-75 ans) sont évalués sur une tâche d'apprentissage d'association de 12 paires «nom-visage» et 12 paires «profession-visage». Nous avons étudié si les sujets sont conscients de la plus grande difficulté à se rappeler des paires noms propres-visages plutôt que professions-visages. Nous tentons d'améliorer les prévisions de mémorisation des sujets en les laissant apprendre par expérience en ayant deux séries d'essais leur permettant d'ajuster leurs prédictions de rappel. Dans la deuxième expérience, les sujets pourront contrôler seuls leur apprentissage et gérer le temps nécessaire à consacrer à l'étude d'une paire ou l'autre, tels qu'ils seraient en mesure de s'en rappeler lorsqu'on administrerait le visage seul. Le vieillissement a véritablement un impact sur les stratégies métacognitives des participants. Les sujets âgés se surestiment davantage que les sujets jeunes et n'adaptent pas leur temps d'étude en fonction de la difficulté de l'information, alors que nos expériences révèlent qu'ils sont conscients de leurs lacunes. Par contre, la précision relative des JOLs ne varie pas entre les deux groupes d'âge comme le soutenaient Souchay et Isingrini (2012). Les performances de rappel des professions sont toujours supérieures aux noms chez les participants jeunes et âgés, néanmoins, les jeunes sont parvenus à s'améliorer entre les deux temps pour les deux types d'items. Cela n'a pas été le cas pour les plus âgés qui, en plus de stratégies métacognitives inadéquates, sont enclins à une moins bonne reconnaissance des visages, à une surcharge cognitive et, de ce fait, tendent à se décourager. Comme pour les sujets jeunes, une meilleure calibration et un temps d'étude mieux réparti entre les informations sémantiques et lexicales leur aurait probablement permis d'augmenter leurs performances de rappel pour les noms propres.