Effets spécifiques d’un entrainement à la conscience phonologique chez des enfants issus de l’immigration de troisième année maternelle.

Abstract

Depuis les années 1970, plusieurs auteurs se sont accordés sur le rôle qu’ont les processus phonologiques sur l’acquisition de la lecture. En particulier, la conscience phonologique a été très étudiée. Nous savons que cette conscience phonologique a un impact sur la lecture. La capacité de lecture est fondamentale dans notre société actuelle. Si l’enfant présente des difficultés d’apprentissage de la lecture, ces dernières vont avoir des influences négatives sur sa scolarité. Nous ne sommes pas tous égaux face à la lecture. Les stimulations du milieu familial, le niveau de lecture des parents et les capacités cognitives, entre autres, vont avoir une influence sur les capacités de l’enfant. Certains sont donc considérés comme étant plus « à risque » que d’autres. Plusieurs études montrent qu’un entraînement à la conscience phonologique permet aux enfants d’obtenir de meilleures capacités dans ce domaine. Nous allons ici nous placer dans le contexte particulier des enfants ayant des parents issus de l’immigration et qui vont suivre leurs apprentissages dans une langue différente de leur langue maternelle. Notre étude a pour but d’évaluer les effets spécifiques d’un entraînement à la conscience phonologique chez ces enfants de troisième année maternelle. Pour cela, nous allons tester les capacités en conscience phonologique, le niveau de vocabulaire, la connaissance des lettres ainsi que l’intelligence non verbale chez 39 enfants. Un pré-test a été administré, suivi de 10 séances d’entraînement. Notre étude est composée de deux groupes : un groupe recevant un entraînement à la conscience phonologique et un autre recevant une stimulation de son vocabulaire. Nous pensons qu’un entraînement de la conscience phonologique va améliorer les capacités en conscience phonologique du groupe qui y est entraîné. Nous pensons également que le groupe vocabulaire va voir son niveau en vocabulaire augmenter. Finalement, les résultats ne vont pas dans le sens attendu. En effet, nous n’observons pas de différences significatives entre les deux groupes à la fois dans les épreuves de conscience phonologique et dans les épreuves de vocabulaire. Une différence est mise en évidence en faveur du groupe vocabulaire pour l’épreuve de conscience des rimes. Des biais méthodologiques ont été mis en exergue et des pistes de solutions pour les recherches futures sont proposées.