Etude des liens entre les troubles du langage et les troubles cognitifs dans la maladie de Parkinson

Abstract

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer. Elle est caractérisée par une diminution de la production de dopamine dans les ganglions de la base entraînant des troubles moteurs se répercutant sur l’action motrice de la parole. En parallèle de cette dysarthrie hypokinétique, des troubles purement langagiers viennent également entraver la communication chez les personnes présentant la maladie. Dans ce mémoire, nous nous sommes penchés sur ces difficultés langagières, relativement peu investiguées en comparaison des troubles articulatoires, ainsi que sur les troubles cognitifs très fréquemment présents dans la maladie. L’objectif était d’identifier les troubles langagiers et cognitifs effectivement présents dans la maladie et de vérifier l’existence d’un lien potentiel entres ces deux types de difficultés. Ceci dans l’optique d’orienter plus tard la prise en charge des patients parkinsoniens. Si les troubles langagiers ne sont que la conséquence de difficultés cognitives, alors il sera judicieux d’intervenir principalement au niveau cognitif, tandis que si les difficultés de langage s’avèrent indépendantes des déficits cognitifs, une intervention plus spécifique sur les troubles langagiers sera davantage indiquée. Pour ce faire nous avons réalisé une étude pilote sur le sujet à la manière d’une étude de cas. Nous avons administré un ensemble de tests cognitifs et langagiers à trois sujets présentant la maladie et nous avons comparé leurs résultats avec ceux de dix-sept sujets contrôles constituant la norme. Notre étude a montré des difficultés langagières au niveau des fluences, de la production du discours, de la compréhension de phrases complexes et des métaphores et, dans une moindre mesure, au niveau du traitement des verbes. Des difficultés cognitives ont également été mises en évidence, notamment en mémoire de travail ainsi qu’au niveau des fonctions exécutives. Concernant le lien entre ces deux domaines, globalement les difficultés langagières semblent exacerbées en présence de troubles cognitifs associés. Mais il faut considérer cette tendance avec précaution. En effet, même si certaines difficultés langagières semblent avoir une sous-composante cognitive, comme la compréhension de phrases complexes avec la mémoire de travail, d’autres semblent être isolées comme le traitement des verbes. Il est donc nécessaire de considérer chaque difficulté langagière séparément.