Communiquer oralement après traitement d’un cancer du larynx : impact de la préservation laryngée sur la qualité vocale et l’intelligibilité de parole

Abstract

La rareté des sujets concernés et le chaos des signaux acoustiques de parole retrouvé chez nombre d’entre eux font de la voix et de la parole consécutives au traitement d’un cancer du larynx un sujet d’étude complexe. Ainsi, toute personne s’intéressant au domaine se retrouve confrontée dans sa démarche d’information aux limites méthodologiques des études sur le sujet. Les obstacles majeurs ont trait essentiellement à la constitution de groupes de traitement homogènes lorsqu’une comparaison inter-thérapeutique est ambitionnée, ainsi qu’au choix des outils et mesures utilisés. La confrontation de la laryngectomie totale au protocole de préservation laryngée par radiothérapie, avec ou sans chimiothérapie adjuvante, quant aux issues de voix et de parole a ainsi été basée à ce jour sur des méthodes d’évaluation communément appliquées aux dysphonies, sans adaptation de celles-ci aux particularités de la population cible. Aussi, la voix a-t-elle essentiellement été appréhendée par le biais de questionnaires d’auto-évaluation, n’offrant qu’un regard lacunaire sur cette issue fonctionnelle. Ce mémoire ambitionne donc une mise à jour plus exhaustive des profils comparatifs post-thérapeutiques de la laryngectomie totale et de la radio(chimio)thérapie. Pour ce faire, nous avons fait passer un questionnaire d’évaluation du handicap vocal à ces deux groupes de sujets et les avons soumis à une petite série de tâches destinées au recueil d’échantillons vocaux ultérieurement analysés de différentes façons (acoustiquement, aérodynamiquement et perceptivement par le biais d’un jury d’écoute). Nos données vont dans le sens d’une supériorité fonctionnelle de la conservation anatomique du larynx par rapport à son ablation, du moins concernant la voix et la parole. Elles coïncident en cela avec les recherches précédemment menées. Malgré les divergences et manquements méthodologiques de la littérature, une certaine constance des résultats peut être observée, suggérant la robustesse de ces différences inter-groupes.