Consommation de sucrose et sensibilisation aux effets locomoteurs induits par l'éthanol : relation et effets réciproques

Abstract

Introduction. Les personnes souffrant d’une addiction vont développer une certaine attraction pour les produits sucrés. Il existe donc un lien indéniable entre la sensibilisation à une drogue addictive, comme l’éthanol, et la consommation de sucrose. La drogue consommée induirait une altération du wanting concernant les récompenses naturelles, dont le sucrose. Est-ce que la consommation de sucrose va accroître la sensibilité à l’éthanol ? Est-ce qu’après sensibilisation, il existe une modification de la préférence pour le sucrose ? Y aurait-il une cross-sensibilisation entre ces deux substances ? Dans le cadre de cette étude, nous tentons de répondre à ces questions et ainsi de mieux comprendre de quelle nature est le lien régissant ces deux éléments. Procédure. Nous utilisons des souris femelles, de souche Swiss, âgées de huit à dix semaines lors du début des expériences. Cette étude est divisée en trois sous-expériences. Nous cherchons à savoir comment évolue la préférence pour le sucrose suite à une sensibilisation à l’éthanol. Nous évaluons l’impact de la sensibilisation à l’éthanol sur la consommation de sucrose lors d’une exposition chronique. Et enfin, nous tentons de savoir si la consommation de sucrose peut prédire une sensibilité à l’éthanol. Résultats. La préférence pour le sucrose est modulée par la concentration de ce soluté. Une plus grande concentration entraîne une plus grande attraction. La consommation de sucrose semble augmenter au cours du temps. Aussi, quelle que soit l’expérience, nous observons toujours des effets significatifs lors de la sensibilisation. Enfin, aucun effet significatif n’est relevé concernant l’impact de la sensibilisation à l’éthanol sur la préférence pour le sucrose, l’impact de la consommation de sucrose sur la sensibilisation à l’éthanol ou encore l’impact de cette sensibilisation sur la consommation de sucrose. Discussion. Les données obtenues lors de cette étude semble avancer l’idée selon laquelle il n’y aurait aucun lien manifeste entre la prise de sucrose et la prise d’éthanol, de façon aiguë ou chronique. La consommation de sucrose ne permet pas de prédire la sensibilité à l’éthanol, et cette dernière ne permet pas de moduler la consommation de sucrose. Selon ces résultats, l’existence d’une cross-sensibilisation entre ces deux substances serait à écarter.