Quelles sont les raisons ayant amené de jeunes enseignants du primaire à abandonner le métier en début de carrière ? Celles-ci permettent-elles de mieux comprendre les facteurs d'abandon identifiés dans la littérature scientifique ?

Abstract

« Trois mois et demi de vacances par an », « tous les mercredis après-midi libres», « un bon salaire » … voici ce qu’on entend souvent comme propos par rapport au métier d’enseignant. Mais si les avantages de cette profession sont si nombreux, pourquoi autant d’enseignants abandonnent ce métier ? Pourquoi l’enseignement n’arrive pas à garder ses nouvelles recrues ? De nombreux systèmes éducatifs sont confrontés à l’abandon précoce du métier par les enseignants débutants. Ce taux élevé d’attrition des enseignants est signalé non seulement aux États-Unis, mais aussi dans d'autres pays du monde, quelles que soient les différences dans leur système éducatif. (Hong, 2010, cité par Skaalvik & Skaalvik, 2011). Ce phénomène engendre des conséquences sociales, économiques et éducationnelles ce qui préoccupe les chercheurs en éducation mais aussi bien évidemment le monde politique. En effet, former des enseignants qui n’enseigneront que très peu de temps présente un coût non négligeable et par conséquent, freiner ce phénomène d’abandon des jeunes enseignants demeure un des objectifs des politiques. Selon Borman et Downling, 2008 ; Rinke, 2007 (cités par Skaalvik et Skaalvik, 2011), le taux d’attrition du métier d’enseignant prend la forme d’une « courbe en U » et a ainsi tendance à être plus élevé en début de carrière et diminue au fur et à mesure que l’enseignant acquiert de l’expérience pour finalement remonter en fin de carrière. Notre question de recherche est donc la suivante : « Quelles sont les raisons ayant amené de jeunes enseignants du primaire à abandonner le métier en début de carrière ? Celles-ci permettent-elles de mieux comprendre les facteurs de maintien et d'abandon identifiés dans la littérature scientifique? ».