Exploration des liens entre les habiletés de mémoire à court terme et les habiletés du langage écrit chez les étudiants de l'enseignement supérieur

Abstract

Notre société est confrontée au quotidien au monde du langage écrit. Pour y accéder, il faut passer par un apprentissage explicite. Deux paramètres cognitifs semblent indispensables à cette acquisition : la conscience phonologique (CP), nécessaire pour la mise en place des relations graphèmes-phonèmes et demandant une participation de la mémoire, et la mémoire à court terme (MCT) jouant le rôle de maintien de l’information phonologique. Deux aspects de la MCT ressortent des différentes études quant à leur implication dans l’acquisition de l’écrit : la MCT “item” et la MCT “ordre sériel”. A partir de ce cadre théorique, nous nous sommes alors demandé si ces habiletés de mémoire sous-tendent réellement et prédisent des capacités de langage écrit chez le jeune adulte étudiant. Pour mener à bien cette recherche, diverses tâches de MCT, de lecture et d’orthographe ont été proposées à des étudiants de l’enseignement supérieur ayant réussi au moins une année d’étude. Des analyses de corrélations et de régressions hiérarchiques ont été effectuées pour répondre au mieux à notre objectif. De ces résultats statistiques, la MCT “item” et MCT “ordre sériel” apparaissent toujours liées aux habiletés de langage écrit chez l’étudiant. Nous avons constaté que l’aspect temporel de la MCT “item” se démarquait comme prédicteur régulier des temps de lecture (de mots, non-mots, textes) et de l’orthographe, lorsque le mode de passation n’était pas pris en compte.